Page 216 - Modelisation du devenir des pesticides...
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Conclusion générale et perspectives



               Les principaux résultats
                  Les résultats issus de l’évaluation à court terme ont fait ressortir les difficultés
               rencontrées par STICS à simuler le transfert hydrique observé. Malgré ces diffé-
               rences, nos résultats sur les pesticides montrent la capacité du modèle à reproduire
               les ordres de grandeur des concentrations observées pour des molécules aux pro-
               priétés physico-chimiques contrastées. Par ailleurs, la comparaison aux résultats
               des autres travaux de modélisation montrent que les limites rencontrées par STICS
               sont similaires à celles des autres modèles de transfert de type capacitif. En effet,
               les concentrations simulées par les autres modèles sont dans la même gamme de va-
               leurs que ceux obtenus avec STICS. Par ailleurs, les autres modèles ont également
               été confrontés aux spécificités des sites expérimentaux étudiés.
                  Dans le cas de l’évaluation à long terme, les résultats de STICS pour la partie
               agronomique semblent cohérents avec les observations. De plus, le bilan hydrique
               indique que l’hypothèse de la parcelle unique n’est pas aberrante au pas de temps
               annuel. Par ailleurs, STICS arrive à reproduire de manière satisfaisante les écoule-
               ments annuels observés à l’exutoire du bassin. De plus, les niveaux de concentration
               simulés en nitrates ne semblent pas montrer d’incohérences majeures avec les ob-
               servations. Les concentrations simulées en pesticides sont dans le même ordre de
               grandeur que les observations. Les bilans effectués en fin de simulation indiquent
               que la majeure partie des pesticides appliqués sont dégradés. La fraction lixiviée
               est quant à elle très minoritaire (souvent inférieure à 1%) pour l’ensemble des mo-
               lécules simulées. En revanche, les stocks de pesticides non dégradés restant dans
               les sols sont significatifs (supérieur à 5% des applications).
                  Ces résultats mettent en lumière la présence d’une quantité non négligeable de
               pesticides dans les sols plus de 10 ans après leur interdiction, comme l’atrazine et la
               simazine. Par ailleurs, les simulations indiquent un changement dans la dynamique
               de transfert de ces molécules. En effet, lors de la période d’application, les pertes
               par lixiviation semblent principalement contrôlées par les apports. En revanche,
               pour la période post application les pertes sont conditionnées par la remobilisation
               du stock présent dans le sol. Ce constat soulève la question du temps de résilience de
               ces matières actives dans l’environnement. Face à ce constat, il apparaît nécessaire
               de connaître avec précision l’historique d’application des matières actives afin de
               prévoir leur transfert sur le long terme.
                  L’application à l’échelle du bassin versant a également été l’occasion de définir
               l’impact de la culture sur le transfert des matières actives. Les résultats montrent
               que l’influence de la culture est réduite à l’échelle annuelle. En revanche le contraste
               est nettement plus marqué au pas de temps mensuel.











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