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5.7 Conclusion du chapitre simulation du transfert des pesticides sur le long
terme : application au bassin de l’Orgeval
de 12 jours apparaît très faible au regard des valeurs généralement observées dans
la littérature. La fraction restante est également plus faible pour Hydrus-2D, pro-
bablement associé à la forte dégradation. Bien que les deux modèles aient la même
constante d’adsorption en non équilibre les partitions entre fraction à l’équilibre
et non équilibre divergent. La différence se fonde dans un premier temps sur la dé-
gradation plus imporante pour Hydrus-2D associée à une adsorption à l’équilibre
plus faible. Par ailleurs, le formalisme implémenté dans STICS semble davantage
favoriser l’adsorption en non équilibre au détriment de l’adsorption à l’équilibre.
Malgré les différences notoires entre les deux simulations l’ordre de prépondé-
rance des différentes fractions du pesticide sont respectées pour les deux modèles :
fraction dégradée>fraction restante>fraction lixiviée.
A l’échelle de la parcelle les pertes par lixiviation simulées par STICS (1,6% des
application) restent cohérentes avec les observations sur sol labouré fournies par
[Hall et al., 1991] (0,02 à 1,67% des applications). En revanche, la confrontation
du flux simulé moyen (1,6 % des applications) avec les quantités exportées estimées
par [Garmouma et al., 1997] (0,18 à 0,3 % des apports) indique une surestimation
du transfert par le modèle. Ce constat est à nuancer avec les limites de l’estimation
réalisée par les auteurs. En effet le flux est estimé à partir de mesures ponctuelles
et non de concentrations asservies aux débits. Il est donc fortement probable que
l’estimation soit inférieure au flux réellement exporté à l’exutoire du bassin.
5.7 Conclusion du chapitre simulation du transfert
des pesticides sur le long terme : application au
bassin de l’Orgeval
L’ensemble de cette partie a permis de mettre en évidence la nécessité de si-
muler le transfert des pesticides sur le long terme pour tenir compte à la fois de
l’historique des applications et de la variabilité inter annuelle.
Ces résultats constituent une étape préliminaire nécessaire avant l’application
spatialisée du modèle à l’échelle des îlots de parcelle sur le bassin. Bien que très
simplifiée cette approche a nécessité une réflexion à différents niveaux, tant sur le
choix du sol, des cultures, des pratiques agricoles que des traitements en herbicides.
Cette étude illustre, la complexité associée à l’application d’un modèle agrono-
mique par rapport à un modèle de transfert de pesticide plus conventionnel.
Par ailleurs, le caractère lacunaire des observations soulève la question de l’acqui-
sition de données en continu sur le long terme et illustre la nécessité de maintenir
de tels dispositifs pour servir de support à la modélisation. Bien que très fragmen-
taire, le jeu de données utilisé regroupe 8 années de suivi sur l’Orgeval dont 5 avec
des mesures asservies aux débits.
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