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Chapitre 5 Modélisation du devenir des pesticides dans les sols sur le long
               terme : les résultats
                  Les résultats obtenus pour la partie agronomique semblent cohérents avec les
               observations. De plus le bilan hydrique indique que l’hypothèse de la parcelle
               unique n’est pas abérrante au pas de temps annuel et que le modèle arrive à
               reproduire de manière satisfaisante les écoulements annuels observés à l’exutoire
               du bassin.
                  La comparaison avec les concentrations en nitrates effectuée à titre indicatif ne
               semble pas mettre en lumière d’incohérence majeure avec les observations.
                  Les résultats pour les phytosanitaires mettent en évidence certains comporte-
               ments similaires entre les matières actives. En effet la dégradation domine alors
               que la part lixiviée est minoritaire. La fraction non dégradée en fin de simulation
               est plus contrastée entre les différentes molécules. L’importance de ce stock est
               fonction de l’action conjuguée de la répartition des traitements, de l’intensité de
               la dégradation et de l’importance de la remobilisation des résidus liés. Les résul-
               tats obtenus montrent l’importance du stock de pesticides non dégradés 10 années
               après leur interdiction comme l’atrazine et la simazine.
                  Par ailleurs le transfert des phytosanitaires apparaît fortement lié au transfert
               hydrique plus particulièrement au niveau des cycles mensuels moyens.
                  Malgré une évolution générale relativement semblable, chaque molécule se dis-
               tingue par son comportement tant dans la dégradation que dans la formation de
               résidus ou les pertes par lixiviation. Par ailleurs, la variabilité inter annuelle est
               contrôlée par la variation des apports et du transfert hydrique. Les molécules sont
               plus ou moins sensibles à la variation des apports selon la répartition des périodes
               de traitements dans l’année.
                  La prise en compte dans la simulation de l’interdiction de molécules comme
               l’atrazine et la simazine permet de montrer le changement de comportement des
               pertes par lixiviation et du rôle joué par le stock de résidus liés dans la période
               post interdiction.
                  La prise en compte de l’évolution du stock de résidus met en évidence l’influence
               de l’effet historique des applications sur le devenir à long terme des pesticides dans
               les sols et leur remobilisation vers le reste de l’hydrosystème.
                  Malgré des différences parfois réduites à l’échelle annuelle entre les cultures si-
               mulées, l’étude montre l’intérêt de prendre en considération l’effet de la plante sur
               la dynamique du transfert à l’échelle saisonnière.
                  La comparaison des simulations avec les données locales permet de mettre en
               lumière les limites de l’approche utilisée dans cette étude.
                  Le test de sensibilité a permis de mettre en évidence l’importance des caracté-
               ristiques du sol sur le devenir des pesticides ainsi que la dégradation et la manière
               dont sont remobilisés les résidus liés. La comparaison avec l’évaluation à court
               terme soulève la nécessité de définir la paramétrisation du modèle en fonction de
               l’échelle spatiale et temporelle ciblée. Ainsi le test effectué avec différentes DT50






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