Page 3 - Rapport HADOPI 2014-2015
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Hadopi Éditorial 3
ÉDITORIAL
PAR MARIE-FRANÇOISE MARAIS, PRÉSIDENTE DE L'HADOPI
Ce cinquième rapport annuel d’activité de l’Hadopi
est le dernier de mon mandat, qui s’achèvera dans
quelques semaines, mais il est surtout le premier.
Le premier à ne pas tomber au milieu d’un champ de
bataille. Le premier à ne pas allumer ou éteindre une
polémique. Le premier lors duquel l’institution n’a pas
besoin de se défendre dans un trop long procès en
légitimité, pas besoin de lutter pour la survie de ses
missions, pas besoin d’expliquer qu’elle n’est ni le
soldat des ayants droit, ni le fils caché de la Quadrature
du Net.
Remplacée, supprimée, transférée, asphyxiée, l’Hadopi
a tenu bon. Elle n’a jamais dévié de son objectif de
rétablir l’équilibre entre la protection de la création et
la diffusion culturelle sur Internet, par le plus grand
nombre, et pour le plus grand nombre. Mieux, elle
fonctionne bien : depuis sa création, le piratage sur les
réseaux pair-à-pair a baissé significativement, et ses
travaux prospectifs ont inspiré des solutions pour étendre cette action au streaming et au
téléchargement direct illicites. L’offre légale a connu des progrès importants, notamment dans
le secteur de la musique, qui a été pionnière et du jeu vidéo, qui se réinvente régulièrement.
La photographie et le livre sont chamboulés, mais de nouveaux modèles éclosent tous
les jours. L’audiovisuel, quant à lui, prend la mesure de la révolution en cours. Soutenu
avec conviction, parfois aiguillonné quand cela s’impose, il s’adapte, tout en veillant à
préserver le fragile équilibre de notre modèle de financement de la création. Enfin, grâce à
un effort résolu et déterminé, grâce à des travaux de recherche et d’observation rigoureux
et indépendants, notre connaissance et notre compréhension des enjeux ont connu des
progrès majeurs, qui bénéficient à toutes les parties prenantes.
Il reste beaucoup à faire, et l’Hadopi ne s’octroie pas tout le mérite de ces évolutions, mais
elle y a pris sa part.
Personnellement, je retiens trois faits saillants de ce cinquième exercice de la Haute Autorité.
Premièrement, je retiens de cette année la capacité de l’Hadopi à rester en mouvement,