Page 5 - Rapport HADOPI 2014-2015
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Hadopi Éditorial 5
au contraire, à la constance, à la persévérance - peut-être devrais-je dire à l’acharnement
- avec lequel le Collège, la Commission de protection des droits et les agents de l’Hadopi
ont maintenu le cap : la recherche d’équilibre, le dialogue et l’indépendance.
Enfin, je retiens de cette cinquième année les échos de plus en plus fréquents entre l’action
de l’Hadopi sur le terrain culturel et les enjeux liés au développement du numérique qui
rythment l’actualité. Chaque jour, la Haute Autorité essaie d’apporter des réponses aux
questions que soulève l’exploitation - parfois très lucrative - de contenus culturels par des
acteurs qui ne les ont ni créé, ni acheté. Ces questions, auxquelles la culture est confrontée
quotidiennement – notamment l’équité fiscale, la pérennité des modèles de financement,
la responsabilité des intermédiaires - se posent de façon plus pressante dans tous les
secteurs de nos économies. Car, chaque jour, je constate que l’entreprise de transport de
personnes qui soulève tant de polémiques ne possède pas de véhicules, que le géant du
e-commerce dont le nom évoque les quarante voleurs n’a aucun stock, que l’entreprise
qui secoue l’hôtellerie mondiale ne détient aucun logement. Ainsi, le secteur culturel est le
laboratoire d’une évolution qui transforme toute la société et ses acteurs sont les explorateurs
des opportunités de demain.
Ces échos sont autant d’invitations à continuer le travail engagé par l’Hadopi. Au moment
où mon mandat s’achève, comme celui de Mireille Imbert-Quaretta, à qui j’adresse mes
remerciements amicaux pour le travail de titan qu’elle a accompli, la Haute Autorité peut
devenir un recours indépendant, un tiers de confiance et un observatoire d’excellence.
Elle a toutes les cartes en main : un budget certes limité, mais conforté, un dialogue rétabli
avec ses interlocuteurs, et surtout l’expérience, l’expertise et l’énergie de ses agents. J’ai le
sentiment qu’ensemble, nous avons mené ce frêle esquif à bon port, avec un cap clair et
un équipage solidaire. J’y fais escale, et je souhaite à tous bon vent et bonne mer.