Page 48 - Modelisation du devenir des pesticides...
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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation
crue et représente 61 à 51% des quantités de métolachlore ou de trifluraline appli-
quée. De tels mécanismes sont difficiles à modéliser car ils nécessitent une bonne
simulation du transfert rapide à la surface du sol sur l’ensemble du bassin.
L’étude la plus raffinée parmis les simulations à long terme a été réalisée à
l’échelle d’un bassin versant hydrogéologique par [Gigleux, 2009]. Cette étude éffec-
tuée sur une période de 21 ans se base sur un couplage entre un modèle de transfert
de pesticide à la parcelle et un modèle de transfert dans la zone non saturée et la
nappe [Gigleux, 2009]. L’auteur a éffectué deux couplages, un premier entre AGRI-
FLUX [Larocque et al., 1998] et le modèle MARTHE [Thiery & Amraoui, 2001,
Golaz et al., 2003]et un second entre le modèle MACRO [Jarvis, 1995] et MARTHE.
Les résultats de cette étude mettent en évidence la difficulté du modèle à reproduire
la dynamique d’évolution de l’atrazine malgré une bonne simulation du transfert
des nitrates. Malgré une différence dans la dynamique, les niveaux de concentra-
tions simulés à l’exutoire, (ici une source) restent dans le même ordre de grandeur
que les observations. Enfin l’intercomparaison réalisée par [Gigleux, 2009] entre les
résultats obtenus avec MACRO et AGRIFLUX montrent que des formalismes de
transfert hydrique préférentiels différents donnent des résultats sur le transfert de
l’eau et des pesticides très contrastés.
Parmi les différents articles associés à des simulations à long terme, seule une
étude évoque l’évolution des stocks de pesticides dans les sols [Dong et al., 2010].
A notre connaissance nous n’avont pas trouvé de simuation longue durée du stock
de pesticide dans les sols associé à des observations.
1.5 Justification du choix de développement d’un
module de transfert de pesticide
Ce chapitre a été l’occasion de mettre en évidence la complexité des intéractions
entre processus impliqués dans le devenir des pesticides dans les sols. La difficulté
d’appréhender la complexité du transfert des pesticides dans sa globalité et la com-
préhension encore fragmentaire des mécanismes de rétention tels que la formation
de résidus liés renforce l’intérêt d’une approche par modélisation.
Malgré une grande diversité des modèles, les formalismes associés à la réten-
tion et la transformation des pesticides sont relativement similaires d’un modèle
à l’autre. Seuls les formalismes en lien avec le transfert hydrique en surface et
les écoulements préférentiels dans le sol permettent de faire une distinction nette
entre les modèles. Les mécanismes de transfert préférentiels pouvant représenter
dans certains contextes agro-pédo-climatiques une voie préférentielle de transfert
[Boithias et al., 2011]. Le nombre important et la forte variabilité des paramètres
nécéssaires aux modèles, soulèvent la question de la spatialisation de la donnée à
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