Page 159 - Modelisation du devenir des pesticides...
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5.3 Le transfert de nitrates
[Akkal-Corfini et al., 2010, Billen et al., 2007, Tournebize et al., 2012]. Dans le cas
du blé, le transfert des nitrates est présent de septembre à mai. Il est quasi inexis-
tant en période estivale. L’essentiel du flux est transféré en période hivernale et
au printemps (d’octobre à avril). Les pertes en nitrate simulées pour le maïs sont
échelonnées de fin septembre à fin juillet. Le transfert de nitrate est proche de zéro
seulement en août et septembre. Le flux de nitrate lixivié simulé pour le maïs est
globalement deux fois plus élevé que celui du blé.
En période hivernale (de janvier à mars), le transfert hydrique du blé et du
maïs sont proches alors que le transfert de nitrate varie d’un facteur deux. Ce
contraste est imputable aux fortes concentrations sous-racinaires simulées pour le
maïs 5.3.2B. Les quantités totales d’engrais appliquées sont proches, 192 kgN pour
le blé et 200 kgN pour le maïs. Le transfert de nitrates simulé est donc sensible
aux dates et au fractionnement des applications en engrais. En effet, les quanti-
tés d’engrais apportées au blé sont divisées en trois apports alors que seulement
deux apports sont réalisés pour le maïs. Par ailleurs, les applications d’engrais
sont effectuées à un stade végétatif plus avancé pour le blé par rapport au maïs.
La présence du blé en hiver permet également de retenir une partie des nitrates
présents alors que le sol est nu dans le cas de la culture du maïs. Cette partie a
permis de mettre en évidence l’influence du calendrier d’application des engrais et
du stade de développement du couvert végétatif sur le transfert des nitrates dans
le modèle. Cela conduit le modèle à simuler des pertes très contrastées de nitrate
entre deux cultures, malgré un transfert hydrique relativement similaire.
5.3.3 Flux en nitrate exporté à l’échelle du bassin
L’évolution des concentrations présentées dans la partie 5.3.1 a permis de réa-
liser une évaluation qualitative des simulations du modèle. Dans cette partie une
comparaison est proposée entre les pertes en nitrates sous-racinaires simulées et les
quantités de nitrates exportés mesurées sur deux sites de l’Orgeval. La méthodolo-
gie se base sur les mêmes hypothèses que pour le transfert hydrique : conservation
des nitrates entre la zone sous-racinaire et l’exutoire. Le tableau 5.3 présente la
comparaison entre les flux sous-racinaires simulés et les flux exportés observés entre
l’été 2005 et l’hiver 2006/2007 [Tournebize et al., 2012]. Les observations ont été
réalisées pour l’ensemble du bassin de l’Orgeval (104 km²) et le sous-bassin des
Avenelles (46 km²).
Une analyse préliminaire des observations met en évidence le caractère non-
conservatif du transfert des nitrates entre le sous-bassin des Avenelles et le bassin
de l’Orgeval. Cette différence est attribuée à différent processus d’élimination (no-
tamment la dénitrification) et de rétention des nitrates par [Billy et al., 2013] (133
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