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5.5 La famille des phénylurées : l’isoproturon et le chlortoluron
dégradation est déphasée par rapport aux traitements. Ce déphasage, d’une an-
née sur l’autre peut être associé à la DT50 et la paramétrisation choisie pour les
processus d’adsorption en non-équilibre. L’évolution des quantités dégradées reste
cependant liée au calendrier des applications.
Les flux lixiviés sont faibles au regard des quantités apportées (>0.1%). La
dynamique inter-annuelle des flux lixiviés de chlortoluron semble également plus
sensible aux doses apportées qu’aux précipitations. En effet, les flux maximums ne
sont pas en phase avec les années les plus humides comme 1995 ou 2001.
Les résultats de la figure 5.5.1 mettent en évidence des points communs entre
les deux matières actives :
— peu de différence entre le blé et le maïs ;
— sensibilité du stock au calendrier des applications ;
— contrôle du stock de pesticide par la dégradation.
Bien que la part lixiviée soit fortement minoritaire, les flux en isoproturon sont 25
fois plus élevés que ceux du chlortoluron. Par ailleurs la dynamique de l’évolution
des pertes par lixiviation diffère entre les deux matières actives. Cet aspect est
détaillé dans les parties suivantes.
5.5.3 Évolution des concentrations en isoproturon et
chlortoluron sur l’ensemble de la chronique
La concentration en pesticide dans les écoulements, dans les sols ou en rivières
sont des variables ciblées dans cette étude. Les simulations présentées figures 5.5.2
sont confrontées aux données de terrain disponibles à l’échelle du bassin ou du
sous-bassin versant de 1990 à 2012.
Bien que le jeu de données observées regroupe 6 années de mesure dont 4 consé-
cutives, il reste cependant fortement lacunaire au cours de la période simulée.
Les mesures à l’échelle des bassins versanst sont difficiles à acquérir et d’une du-
rée souvent inférieure à 10 années. De part les différentes hypothèses effectuées,
la comparaison des données simulées aux observations ne peut être que d’ordre
qualitatif et non quantitatif. L’objectif est donc d’évaluer si la dynamique et les
concentrations sous-racinaires simulées par le modèle sont cohérentes avec les don-
nées disponibles sur le bassin.
La figure 5.5.2A présente les concentrations observées et simulées en isoprotu-
ron. Comme pour les nitrates la variabilité des concentrations simulées est plus
importante que celle observée. Les concentrations simulées sont supérieures aux
observations mais restent dans le même ordre de grandeur sur les périodes où les
observations sont disponibles.
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