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5.5 La famille des phénylurées : l’isoproturon et le chlortoluron
Les faibles valeurs des concentrations simulées en début de période sont sans
doute associées au mode d’initialisation où le stock initial en isoproturon dans
les sols est considéré comme nul. En effet, les résultats obtenus lors du test de
sensibilité tableau 5.4 partie 5.4.1 indiquent que la présence d’un stock initial en
isoproturon tend à favoriser la fraction restante en fin de simulation.
L’évolution des concentrations simulées suit la dynamique de la lame d’eau infil-
trée hormis un léger déphasage en fin de période de 2007 à 2012. Ce décalage entre
la dynamique des concentrations sur la période 2010-2012 pourrait être associé à
la différence entre les traitements réels qui ne sont pas disponibles dans la base
APOCA, mais estimés à partir des trois dernières années dans la base de données
(2007, 2008 et 2009).
Au vu des résultats, il apparaît que l’évolution des concentrations simulées est
moins sensible à la dynamique des apports. En effet, les maximums des applica-
tions ne sont pas en phase avec les pics de concentration. La figure 5.5.2 A, met
en évidence la différence des résultats obtenus pour le blé et le maïs. Les concen-
trations du maïs sont supérieures à celles du blé dans la première partie de la
chronique (1990-2002) alors que la tendance s’inverse dans la seconde (2002-2012).
Le contraste entre les deux cultures est associé à leur bilan hydrique respectif.
La figure 5.5.2B illustre l’évolution des concentrations simulées et observées
pour le chlortoluron. Contrairement à l’isoproturon les observations en début de
chronique ne sont pas disponibles. Dans le cas du chlortoluron, les valeurs simulées
sont nettement inférieures aux observations tout en restant dans le même ordre
de grandeur. La sous estimation des concentrations par le modèle est sans doute
associée à la valeur de DT50. Il est probable qu’elle soit sous estimée par rapport
au contexte de l’Orgeval comme peut laisser supposer le test de sensibilité (tableau
5.4).
Par ailleurs, le déphasage dans l’évolution des concentrations observées et simu-
lées est vraisemblablement inhérent au calcul des apports sur les trois dernières
années.
Contrairement à l’isoproturon, les maximums de concentration sont associés aux
périodes de plus forts apports en pesticide. L’évolution du transfert en chlortoluron
semble donc plus sensible à la variation des apports qu’à la lame d’eau infiltrée.
La différence entre les deux cultures est également visible avec la dominance des
concentrations du maïs en début de simulation et celles du blé par la suite.
Le contraste entre les deux molécules semble associé à deux composantes :
— les caractéristiques physico-chimiques de la molécule, (particulièrement le
Koc) ;
— la variabilité des apports.
Le Koc du chlortoluron est 5 fois plus élevé que celui de l’isoproturon, par consé-
quent la fraction de pesticide en solution disponible pour la lixiviation est beaucoup
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