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Chapitre 5 Modélisation du devenir des pesticides dans les sols sur le long
               terme : les résultats
               variabilité modérée des applications est caractérisé par une fraction liquide mobile
               relativement constante tout au long de la chronique. La diminution des apports en
               pesticide est compensée par la remobilisation d’une partie du stock en non-équilibre
               par désorption. Les pertes par lixiviation de l’isoproturon sont ainsi plus sensibles
               aux variations du transfert hydrique par rapport au calendrier des apports.
                  La situation du chlortoluron est tout autre. En effet, les constantes de cinétiques
               (K ads. neq, Kdes. neq.) d’un ordre de grandeur inférieur à celles de l’isoproturon
               (0.0775 et 0.00775) associées à une valeur de Koc élevée (>150) limitent l’extension
               de la fraction liquide.
                  En revanche la constante Kads neq plus faible favorise les pertes par lixiviation
               et entraîne une sensibilité plus importante du chlortoluron aux fortes variations
               d’apports. En effet, en présence d’un fort accroissement des apports, la fraction
               liquide augmente de manière significative (2005 à 2009).
                  Par ailleurs, le stock de résidus liés augmente plus lentement par rapport à
               l’isoproturon mais se désorbe peu.
                  L’analyse des résultats ci-dessus permet de mettre en évidence l’influence de
               l’évolution du stock sur le transfert de pesticides vers le reste de l’hydrosystème.
               Le devenir de ce stock est conditionné à la fois par des paramètres extérieurs comme
               le calendrier des apports, les facteurs environnementaux et par les caractéristiques
               intrinsèques de la molécule. La simulation longue durée (23 ans) permet d’identi-
               fier les processus d’adsorption en non-équilibre en association avec la DT50 comme
               principaux facteurs contrôlant l’évolution du stock restant dans le sol sur le long
               terme dans le modèle. Ainsi la différence de paramétrisation engendre des com-
               portements contrastés sur le temps long. Bien que le stock en isoproturon se crée
               rapidement, il commence à décroître dès que les traitements diminuent alors que
               le stock de chlortoluron se constitue plus lentement mais ne diminue pas lorsque
               les apports baissent. Il est probable que le chlortoluron reste plus longtemps dans
               les sols après un arrêt total des applications



               5.5.6 Bilan sur l’étude du transfert de l’isoproturon et du
                       Chlortoluron
                  L’étude du devenir des phénylurées simulés par le modèle a pu mettre en évidence
               des comportements différents des deux matières actives dans le transfert et la
               dissipation dans le sol.
                  La répartition plus homogène des apports en isoproturon tout au long de l’année,
               illustrée dans les cycles mensuels moyens, entraîne une plus grande sensibilité de
               la matière active au transfert hydrique. A l’inverse, la présence d’une seule période
               d’application pour le chlortoluron le rend plus sensible aux variations du calendrier
               des apports.






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