Page 188 - Modelisation du devenir des pesticides...
P. 188

Chapitre 5 Modélisation du devenir des pesticides dans les sols sur le long
               terme : les résultats
               du temps de résidence dans le sol [Lerch et al., 2009a]. Concernant la fraction ex-
               portée simulée par STICS, le rapprochement avec les données de la littérature est
               difficile car le modèle ne prend pas en compte les écoulements préférentiels, les
               doses appliquées dans l’étude (kg/ha) sont supérieures aux traitements réalisés
               sur le bassin de l’Orgeval et la période étudiée ne couvre que 2 mois contre 23 ans
               de chronique simulée avec STICS. Il est possible que la part simulée par le modèle
               soit sous estimée. Elle reste cependant dans un ordre de grandeur raisonnable au
               regard des résultats obtenus pour l’isoproturon.



               5.5.7.2 L’isoproturon
                  Contrairement au chlortoluron le niveau d’information concernant l’isoproturon
               est nettement plus important. Nous pouvons à partir de cet ensemble de connais-
               sance approfondir la discussion sur les résultats obtenus avec le modèle.
                  L’une des principales variables ciblées dans la simulation est la perte en iso-
               proturon par lixiviation. Les niveaux de comparaison avec les données disponibles
               dans la littérature varient selon l’échelle spatiale et temporelle étudiée. En effet, les
               résultats issus du modèle sont plus proches d’une étude longue durée sur lysimètre
               ou sur parcelle drainée que d’une expérience sur colonne de sol.
                  Les résultats obtenus sur colonne de sol montrent que les quantités expor-
               tées sont comparables aux sorties du modèle et restent du même ordre de gran-
               deur malgré la courte durée de l’expérience et la faible épaisseur de colonnes
               de sol. En revanche les flux mesurés sur des colonnes de sol plus profondes par
               [Renaud et al., 2004] sont supérieures d’un facteur 10 par rapport aux flux simu-
               lés par STICS. Ce contraste peut s’expliquer par la conjugaison de deux facteurs :
                  — une dose appliquée par les auteurs plus élevée que le calendrier de traitement
                     de STICS
                  — la présence d’écoulements préférentiels.
               La seconde composante n’étant pas intégrée dans le modèle, il semble que le pro-
               blème soit similaire à celui rencontré sur le site d’étude de Kerlavic (chapitre 3).
                  En revanche, les flux simulés semblent cohérents au regard des observations
               obtenues sur une parcelle drainée par[Johnson et al., 1994] où 1% des quantités
               appliquées sont exportée pour des périodes inférieures à l’année.
                  Cette constatation est également valable pour des suivis de plus longue durée
               sur lysimètre où les pertes par lixiviation ne dépassent pas 1% des applications
               [Brown et al., 2000, Dörfler et al., 2006].
                  Par ailleurs les quantités exportées à l’échelle du bassin versant semblent éga-
               lement être dans la même gamme de valeur (<0.6% des applications) malgré des
               différences dans la géologie, et les conditions pédoclimatiques par rapport au bassin
               de l’Orgeval.
                  Une autre composante de la dissipation des pesticides concerne le devenir et la





               176
   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192   193