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5.5 La famille des phénylurées : l’isoproturon et le chlortoluron
Par ailleurs, l’évolution du stock restant dans le sol diffère entre les deux matières
actives. L’isoproturon a une fraction mobile plus conséquente que le chlortoluron.
La phase en non équilibre, prépondérante chez l’isoproturon, est remobilisée plus
rapidement que celle du chlortoluron. Ainsi un arrêt des applications impliquerait
une persistance du stock en chlortoluron plus importante que celle de l’isoproturon.
5.5.7 Comparaisons aux données disponibles dans la littérature
L’objectif de cette partie est de comparer les résultats du modèle STICS (version
pesticide) avec les données disponibles dans la littérature. Pareillement à l’évalua-
tion du modèle (cf. chapitre 3) et à la comparaison aux observations sur le bassin
de l’Orgeval, nous sommes confrontés à la disponibilité des données. En effet, les
jeux de données sont limitants pour deux raisons majeures :
— les caractères lacunaire de l’information
— la diversité des méthodologies dans l’étude de la dissipation et du transfert
des matières actives dans l’environnement.
Les données, généralement récoltées pour une problématique précise, sont limitées
par les approches utilisées sur un même site et renforce le caractère lacunaire
de l’information. La diversité des échelles et des méthodes d’étude rend souvent
difficile la comparaison entre les jeux de données. A cette dernière vient s’ajouter
les spécificités intrinsèques au site d’observation complique l’intercomparaison et
limite les possibilités d’extrapolation des résultats à d’autres situations données.
Fort de ce constat, nous proposons ici de réaliser un premier niveau de com-
paraison non exhaustif des résultats obtenus avec les données disponibles dans la
littérature. Cette analyse a pour finalité de vérifier la cohérence des résultats du
modèle avec les informations disponibles dans la littérature.
5.5.7.1 Le Chlortoluron
Parmi les informations récoltées, une seule étude reporte les quantités exportées
en chlortoluron à la base de lysimètre [Renaud et al., 2004] sur 4 sols différents. La
fraction lixiviée varie entre 2 et 4.5% des applications. Les auteurs soulignent que
la majorité du flux lixivié se produit dans les 10 premiers jours après l’application
sous l’effet d’écoulements préférentiels.
A partir de ces informations, nous constatons que la valeur moyenne de DT
50 choisie pour paramétrer le modèle est comprise dans l’intervalle mesuré sur
le terrain et en laboratoire. Bien que les échelles spatiales et temporelles soient
difficilement comparables, la part de résidus non extractibles simulée par STICS
(60%) reste dans des ordres de grandeurs analogues aux observations réalisées par
[Renaud et al., 2004]. Ce constat est cependant à nuancer avec l’effet de vieillisse-
ment des molécules qui deviennent plus difficiles à remobiliser avec l’accroissement
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