Page 192 - Modelisation du devenir des pesticides...
P. 192
Chapitre 5 Modélisation du devenir des pesticides dans les sols sur le long
terme : les résultats
des apports en atrazine à partir de 2006, alors que l’isoproturon est appliqué tout
long de la période. Les résultats concernant la transformation de l’atrazine seront
discutés plus en détail par la suite.
La DEA se distingue également par sa partie lessivée proche de 3%. Ainsi, la
part non-dégradée est majoritairement lixiviée contrairement à l’atrazine et la
simazine. La fraction de DEA restante dans le sol en fin de simulation est plus
faible car la paramétrisation de la désorption en non équilibre entraîne une plus
grande remobilisation.
La simazine se singularise par une faible dégradation et une masse restante
conséquente (>10%). Contrairement au chlortoluron dont la part exportée en fin
de simulation est faible, la simazine est nettement plus mobile et les pertes par
lixiviation sont 10 fois supérieures par rapport à la quantité appliquée.
Ces résultats montrent les contrastes entre deux molécules différentes (atrazine
et simazine), mais également entre la molécule mère l’atrazine et un de ces méta-
bolites la DEA.
Enfin, les résultats obtenus pour les triazines diffèrent du bilan global des phé-
nylurées ce qui semble indiquer des différences dans le comportement des matières
actives simulées par le modèle.
5.6.2 Évolution des stocks sur l’ensemble de la chronique
Les premières analyses réalisées dans la partie précédente sont complétées par
l’étude de la dynamique de l’évolution des triazine sur la période 1990-2012.
Les résultats présentés dans la figure 5.6.1A) confirment la dominance de la dé-
gradation pour l’atrazine pendant sa période d’application. De même, la fraction
dégradée évolue simultanément par rapport aux apports en pesticides. Parallélle-
ment à la dégradation, le stock restant non dégradé augmente de manière relati-
vement constante de 1990 à 2002, puis diminue progressivement jusqu’en fin de
simulation. Le stock se constitue pendant la période de fortes applications puis est
remobilisé progressivement après l’interdiction de la molécule.
La part lixiviée bien que minoritaire a une variation nettement plus contrastée
pendant la période des applications par rapport à la période post interdiction.
Les maximums de pertes par lixiviation sont corrélées avec les années à forte
pluviométrie. Le transport de l’atrazine semble majoritairement contrôlé par le
transfert hydrique.
La dynamique d’évolution de la DEA est synchrone aux applications en atra-
zine (cf. figure 5.6.1B). Contrairement à la molécule mère (l’atrazine) la quantité
restante en DEA est plus faible. Bien que la valeur de DT50 de la DEA soit su-
périeure à celle de l’atrazine, cette dernière est remobilisée plus rapidement après
l’interdiction de matière active. Le stock non dégradé constitué pendant la période
d’usage de l’atrazine décline rapidement de part une cinétique de désorption en
180