Page 19 - Modelisation du devenir des pesticides...
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1.1 Devenir des pesticides dans l’environnement
affinité de certaines matières actives avec la fraction humifiée de la matière orga-
nique. Par ailleurs, [Madrigal Monarrez, 2004] montre que les matières organiques
fraiches présentes dans la litière de surface participent également de manière si-
gnificative à l’adsorption et peuvent avoir une capacité de rétention supérieure à
la fraction humifiée. Le même auteur montre que la rétention est par conséquent
plus importante en surface qu’en profondeur. La matière organique dissoute peut
également contribuer à l’adsorption. Son influence varie selon les matières actives.
Elle semble peu influente sur des pesticides comme l’atrazine ou l’isoproturon
[Spark & Swift, 2002] alors qu’elle semble favoriser l’adsorption des pyrethroïdes.
La fraction minérale participe également à l’adsorption des pesticides dans le
sol, en particulier les argiles. L’impact de l’argile est généralement observable
dans des sols à faible teneur en matière organique [Torrents & Jayasundera, 1997].
Le potentiel de rétention de l’argile varie en fonction de l’affinité entre la ma-
tière active et l’argile [Sheng et al., 2001, Sheng et al., 2002]. Il apparaît que le
potentiel de rétention d’un argile est fonction de sa capacité d’échange en ca-
tions [Sheng et al., 2002, Li et al., 2004]. D’autres éléments de la fraction minérale
comme le quartz ou les oxydes de fer peuvent participer à l’adsorption des matières
actives [Chaaieri Oudou & Bruun Hansen, 2002, Vischetti et al., 2010].
Le pH de la solution peut influencer de manière directe ou indirecte la sorption
des pesticides. En effet, une variation de ce dernier modifie les propriétés des
surfaces adsorbantes de la fraction minérale (les argiles) [Peng et al., 2009] et du
pool de matière organique (acides humiques et fulviques) [Iglesias et al., 2009].
Les facteurs environnementaux
Au cours des saisons, le sol va subir des variations d’humidité et de tempéra-
ture. L’effet de la teneur en eau sur l’adsorption des molécules est non négligeable.
L’impact de la variation de l’humidité sur l’adsorption des molécules soulève en-
corce certaines questions. En effet, [Yaron, 1989] avancent que la diminution de
la teneur en eau favoriserait l’adsorption des pesticides sur les argiles alors que
[Margoum et al., 2006] mettent en évidence une diminution de l’adsorption lorsque
le rapport solide/liquide diminue. Par ailleurs ce rapport (solide/liquide) constitue
un élément fondamental lors de la mesure de l’adsorption [Boesten, 1990]. Enfin
l’alternance des cycles d’humection dessication dans le sol semble jouer en faveur
de l’augmentation de l’adsorption [García-Valcárcel & Tadeo, 1999].
L’influence de la température sur l’adsorption est difficilement généralisable à
l’ensemble des pesticides. En effet, l’impact de la température varie selon la nature
chimique de la matière active. [Mervosh et al., 1995] indiquent que l’adsorption de
la clomazone est peu influencée par la température ce qui semble l’inverse pour le
fipronil [Bobé et al., 1997].
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