Page 20 - Modelisation du devenir des pesticides...
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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation
Les facteurs liés aux pratiques agricoles
Les pratiques agricoles peuvent avoir un effet sur la rétention des pesticides.
La différence de gestion entre le labour et le non labour semble avoir un action
non négligeable sur la rétention des pesticides[Alletto et al., 2010]. Le semis di-
rect semble favoriser la présence de matière organique et tend à augmenter la
rétention des matières actives [Alletto et al., 2012, Alletto et al., 2013]. Il appa-
raît cependant que l’action est très contrastée selon les matières actives et le
contexte pédoclimatique [Alletto et al., 2010]. Par ailleurs, la mise en place de
bandes enherbées ou de couvert végétal semble favoriser la rétention des pesticides
[Madrigal et al., 2007, Pot et al., 2005, Lacas et al., 2005, Dousset et al., 2010].
La rétention des pesticides est une propriété caractérisée par une forte variabilité
spatiale [Coquet, 2003, Coquet & Barriuso, 2002]qui serait plutot associée à la te-
neur en matière organique pour les horizons de surface [Coquet & Barriuso, 2002]et
les teneurs en argile dans la zone non saturée [Coquet et al., 2004].
1.1.1.3 Mesure du potentiel de sorption d’un sol
Les processus d’adsorption et de désorption sont complexes et contrôlés par de
nombreux facteurs associés aux propriétés intrinsèques des molécules ou aux condi-
tions environnementales [Torrents & Jayasundera, 1997, Delle Site, 2001]. Les mé-
thodes de mesure reposent sur la comparaison entre un état initial et un état final.
L’adsorption est quantifiée par soustraction en fonction des concentrations retrou-
vées dans la phase liquide. Ces mesures permettent de définir le coefficient de
partition à l’équilibre, Kd, si on considère une relation linéaire et Kf, si l’équilibre
n’est pas linéaire (Annexe D). Cependant, ces valeurs étant très variables pour
un même pesticide en fonction du sol considéré, ils sont généralement pondérés à
la fraction de carbone organique du sol (Koc et Kfoc), ce qui permet de limiter
l’intervale de valeurs. Cette approximation qui consiste à dire que toute la frac-
tion adsorbée est faite sur le carbone organique n’est cependant pas exacte car
d’autres constituants du sol peuvent intervenir dans les interactions de sorption
([Coquet et al., 2004]. Ces paramètres restent les seuls disponibles pour la modé-
lisation afin de caractériser le processus de sorption dans les sols.
1.1.1.4 Phénomène de stabilisation : les résidus liés
Avec l’augmentation du temps de résidence, des liaisons se forment entre la
matrice et les molécules et entraînent une diminution de la désorption voire l’ir-
réversibilité de l’adsorption [Gevao et al., 2000, Barriuso et al., 2008]. Les résidus
liés sont en partie à l’origine des phénomènes d’hystérèse [Barriuso et al., 2008].
Les résidus liées sont définis comme : « des composés dans le sol, la plante ou
un animal qui restent dans la matrice sous la forme originelle ou de métabolite
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