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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation


               tives aux microorganismes est le résultat d’une compétition entre les mécanismes
               de dégradation et de rétention des matières actives dans le sol [Bollag et al., 1992,
               Gevao et al., 2000]. La biodisponibilité des matières actives dimnue avec le temps
               lorsque la stabilisation du pesticide se renforce [Koskinen et al., 2001, Walker et al., 2005,
               Regitano et al., 2006].
                  Une fois la matière active sous forme de résidus, la rémobilisation par désorption
               devient le facteur principal de contrôle de la biodégradation [Bolan & Baskaran, 1996,
               Koskinen et al., 2001, Koskinen et al., 2002].



               Estimation et mesure de la dégradation
                  La dégradation peut être estimée à partir d’études en microcosme (batch) ou
               en plein champs [Navarro et al., 2013]. Ces études ont généralement pour objectif
               de mesurer la cinétique de dégradation ou dissipation. Dans le cas des analyses
               en laboratoire, les conditions sont contrôlées et permettent de mesurer l’évolu-
               tion de la dégradation. En revanche, les mesures en plein champs sont influen-
               cées par d’autres processus et correspondent plutôt à une cinétique de dissipation
               [on Plant Protection Products & their Residues (PPR)., 2010].
                  Les résultats de ces études permettent de définir la DT50 ou demi-vie qui cor-
               respond au temps nécessaire pour dissiper ou dégrader 50% de la quantitée initiale
               appliquée [Beulke & Brown, 2001]. Différentes méthodes d’ajustement permettent
               ainsi de déterminer la demi-vie qui sert par la suite dans la paramétrisation des mo-
               dèles [Beulke & Brown, 2001]. La méthode couramment utilisée est une cinétique
               d’ordre 1 [Beulke & Brown, 2001] (Annexe D)
                  D’autres méthodes à partir de molécules marquées [Barriuso & Houot, 1996,
               Lerch et al., 2009a, Lerch et al., 2009b] permettent de mesurer les quantités de
               pesticides minéralisées, d’étudier plus en détail les processus impliqués et d’estimer
               la fraction de résidus liés
                  [Benoit et al., 2000, Gevao et al., 2000, Loiseau & Barriuso, 2002, Barriuso et al., 2008].



               1.1.3 Autres processus intervenant dans le devenir des

                       pesticides : volatilisation et absorption par la plante

               1.1.3.1 La volatilisation
                  La volatilisation correspond au processus physico-chimique par lequel un com-
               posé passe en phase gazeuse. La volatilisation peut être le résultat de l’évaporation
               de la phase liquide, la sublimation d’un solide et la désorption à partir de la ma-
               trice du sol [Bedos et al., 2002]. Elle peut avoir lieu lors du traitement et plusieurs
               semaines après l’application. Elle se manifeste sur sol nu ou à partir du couvert







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