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1.1 Devenir des pesticides dans l’environnement


                  Le pH peut jouer sur la répartition de la biomasse microbienne et donc sur la dé-
               gradation [El Sebai et al., 2007]. Il peut également modifier la spéciation de la mo-
               lécule, ses propriétés d’adsorption en relation avec la dégradation[El Sebai et al., 2007].



               Les facteurs environnementaux
                  L’activité des microorganismes est également conditionnée par les facteurs tels
               que la température et l’humidité du sol. Selon [Alletto et al., 2006, Bouseba et al., 2009],
               la dégradation semble plus sensible au contenu en eau qu’a la température. Par
               ailleurs, [Dechesne et al., 2010] indiquent que la dégradation est corrélée de ma-
               nière positive avec la teneur en eau du sol.
                  La température conditionne l’activité enzymatique, ainsi [El Sebai et al., 2010],
               ont estimé que l’optimum de dégradation de l’isoproturon en milieu méditerranéen
               se situe entre 21,9 et 27,9°C. L’effet de la température peut cependant prévaloir sur
               l’humidité du sol, selon la matière active considérée et des travaux du sol effectués
               sur la parcelle agricole [Alletto et al., 2008].


               Les facteurs biologiques
                  La biodégradation est également conditionnée par la diversité microbienne
                  [Soulas, 1993]. En effet, la dégradation d’une molécule peut résulter de l’action
               sucessive de différentes communautés de microorganismes [Lerch et al., 2009b].
               Par ailleurs, la répartition très hétérogène des populations microbiennes assosiées
               à la diversité des potentiels de dégradation entraîne la présence de « hot spots » qui
               constituent des zones de transformation préférentielles [Grundmann et al., 2007].
               La présence de pesticides dans le sol entraîne des changements dans la struc-
               ture des populations et une dominance des microorganismes spécialisés dans la
               dégradation de la matière active [Shi & Bending, 2007, Jason Krutz et al., 2010,
               Krutz et al., 2008]. L’adaptation des populations à la présence d’un pesticide peut
               se traduire par une dégradation plus rapide liée à l’historique d’application
                  [Barriuso & Houot, 1996]. D’autres processus peuvent également intervenir comme
               la dose appliquée
                  [Crouzet et al., 2010] ou la compétition entre population de microorganismes
               [Qiu et al., 2009].
                  La dégradation est caractérisée par une très forte variabilité spatiale à la surface
               du sol [Ghafoor et al., 2011, Charnay et al., 2005] et plus en profondeur
                  [Sørensen et al., 2003, Bending & Rodriguez-Cruz, 2007, Rodríguez Cruz et al., 2008].



               1.1.2.3 Dégradation et biodisponibilité
                  La biodisponibilité est l’un des facteurs clé dans le devenir des matières actives
               [Aly & Dauterman, 1992, Barriuso et al., 2008]. La disponibilité des matières ac-




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