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5.6 La famille des triazines : l’atrazine, la simazine, la DEA


                  L’atrazine se distingue par une dégradation rapide avec un niveau maximal syn-
               chrone avec le maximum des traitements (figure 5.6.3A). La décroissance rapide de
               la quantité dégradée confirme le caractère rapide de la dégradation probablement
               associé à une forte biodisponibilité en relation avec une désorption en non équilibre
               élevée.
                  La Simazine a une DT50 nettement plus éleveé et la dégradation atteint son
               paroxysme 4 mois après le maximum des applications. La DEA se trouve dans une
               situation intermédiaire avec une DT50 comprise entre celle de l’atrazine et celle
               de la simazine. La formation de DEA issue de l’atrazine influence la dynamique
               globale de dégradation du métabolite.
                  La dynamique globale d’évolution des flux de lixiviation des trois molécules est
               proche. La majorité des pertes par lixiviation se manifeste en hiver et au prin-
               temps. Les transferts sont quasi nuls en période estivale. L’évolution du transfert
               de l’atrazine semble peu influencée par la dynamique des apports car lors de la
               période de traitement, les flux lixiviés diminuent.
                  Dans le cas de la simazine, les maximums de flux sont concomitants avec les
               périodes de traitement de la molécule. Enfin l’évolution synchrone entre les flux
               d’atrazine et de DEA souligne également l’intensité de la dégradation de l’atrazine
               simulée par le modèle.
                  L’évolution des flux lixiviés en fonction de la lame d’eau présentée dans la fi-
               gure 5.6.4 illustre l’influence du transfert hydrique sur les variations saisonnières
               des pertes en pesticides. Une distinction est cependant visible pour l’atrazine et la
               DEA de janvier à mars. Malgré la diminution du flux hydrique, le transfert reste
               constant. Ce caractère constant n’est pas attribuable aux traitements car la pé-
               riode hivernale ne coïncide pas avec les traitements de fin de printemps. Il semble
               cependant que la diminution de flux hydrique soit compensée par une arrivée de
               pesticide en bas du profil. Cet afflux de pesticide est très probablement lié à la
               remobilisation d’un stock déjà présent dans le sol, caractérisé par la désorption en
               non-équilibre dans le modèle.
                  L’atrazine et la DEA ont une évolution similaire de transfert, alors que les
               deux molécules ont des valeurs de DT50 et de Koc contrastées. Ce comportement
               est vraisemblablement imputable à la dégradation rapide de l’atrazine associée
               à la paramétrisation utilisée pour les constantes d’adsorption/désorption en non
               équilibre (identiques pour les deux matières actives).
                  L’évolution des pertes par lixiviation de la simazine de février à mars semble
               plutôt influencée par les apports effectués au début du printemps. Le flux lixivié
               de janvier à avril reste soutenu et semble peu impacté par la baisse du transfert
               hydrique. La baisse du flux percolé est vraisemblablement compensée par les appli-
               cations. Par ailleurs, la simazine est la matière active la plus sensible à l’influence
               de la culture.






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