Page 209 - Modelisation du devenir des pesticides...
P. 209
5.6 La famille des triazines : l’atrazine, la simazine, la DEA
ordre de grandeur, pour une DT50 de 49 jours.
Les pertes par lixiviation estimées à 0,6% des applications par [Tasli et al., 1996]
confirment les précédents résultats obtenus par [Hall et al., 1991]. Par ailleurs,
[Tasli et al., 1996] soulignent une plus grande part lessivée en DEA et DIA, de
l’ordre de 4,4%. Les résultats obtenus pour la DEA par STICS avec des quantités
exportées de 3,3% se rapprochent de ces observations.
Dans le cadre de l’application du modèle sur le long terme, l’unité spatiale ciblée
est le bassin versant. Les surfaces considérées sont plus vastes qu’à l’échelle parcel-
laire et l’évaluation du transfert doit généralement tenir compte de mécanismes de
transport en surface dans les cours d’eau ou plus en profondeur dans le milieu sou-
terrain. Les observations au niveau du bassin versant sont rares de par la difficulté à
mettre en oeuvre un dispositif expérimental. Les quantités annuelles exportées me-
surées à l’exutoire de bassins versant sont comprises dans une gamme de 0,6 à 3%
des quantités appliquées [Müller et al., 1997, Baran et al., 2008, Morvan et al., 2006]
alors que les simulations sont de l’ordre de 0,4%. Cette comparaison met en
avant une sous-estimation des pertes par STICS. Par ailleurs, l’estimation du
stock en atrazine restant dans les 60 premiers cm de sol d’un petit bassin ver-
sant agricole réalisé par [Amalric et al., 2008]indiquent une quantité moyenne de
500 µg/m contre 10000 µg/m pour le modèle. Le résultat obtenu par notre mo-
2
2
dèle est supérieur d’un facteur 20. Ce constat est cependant à nuancer. En effet
la valeur simulée de 10000µg/m correspond à la masse restante sur 1 mètre de
2
profondeur contre 60 cm pour la profondeur explorée. De plus, les techniques d’ex-
tractions utilisées ne permettent pas d’extraire la totalité du résidu lié. Par ailleurs,
le fort contraste entre nos résultats et les observations pourrait être expliqué par la
constante de cinétique de désorption en non équilibre, qui limite la remobilisation
du stock présent dans le sol.
D’autre part [Charnay et al., 2005] rapportent des quantités de résidus liés allant
de 19 à 42% des quantités appliquées qui correspondent à des teneurs au mètre
carré nettement supérieures à 500 µg/m .
2
5.6.7.2 La simazine
Les informations disponibles dans la littérature permettent de mettre en pers-
pective les simulations du modèle avec les résultats de précédentes études.
Bien que l’étude réalisée par [Regitano et al., 2006] corresponde à un suivi en
condition de laboratoire sur un intervalle de temps restreint (2 mois), un premier
niveau de comparaison des observations avec nos résultats est possible (cf. ta-
bleau 5.11). La part dégradée simulée est supérieure à la minéralisation observée
en laboratoire. Ce constat semble cohérent car la fraction dégradée simulée par
le modèle intègre la part minéralisée mais également la formation de métabolites
qui ne sont pas observés. La fraction non dégradée simulée par le modèle se si-
197