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Chapitre 5 Modélisation du devenir des pesticides dans les sols sur le long
               terme : les résultats
               gnant 60%. Ces surplus mesurés par [Schoen et al., 1999a] illustrent l’importance
               de ce processus dans le transfert de la matière active. Au travers de son étude
               [Bowman, 1991] met en avant la plus grande mobilité de la DEA par rapport à la
               molécule mère l’atrazine. Le contraste de mobilité entre différentes molécules peut
               être pris en compte via la valeur du Koc. La paramétrisation choisie dans le modèle
               pour la DEA (50 l/Kg) et l’atrazine (70 l/kg) est donc cohérente avec le constat
               effectué par [Bowman, 1991]. La situation est différente dans le cas de l’isoprotu-
               ron. En effet la valeur de Koc choisie pour l’isoproturon dans la simulation est de
               40 (l/Kg) alors que les valeurs mesurées dans les sols de l’Orgeval varient de 94 à
               127 l/Kg [Blanchoud et al., 2011].
                  La présence de l’atrazine dans les sols mis en lumière par les travaux de
                  [Jablonowski et al., 2009, Jablonowski et al., 2010b], souligne la persistance de
               la molécule 22 ans après son application. Les quantités d’atrazine restantes en
               fin de notre simulation semblent cohérentes avec ces résultats. En effet, la pré-
               sence d’atrazine démontrée par les auteurs est associée à une application unique
               contrairement à la simulation effectuée sur l’orgeval en présence d’un historique
               de traitements.
                  L’impact de la végétation sur le devenir de l’atrazine peut être quantifié à partir
               des expérimentations réalisées sur lysimètre par [Lin et al., 2003, Lin et al., 2008].
               Les quantités exportées observées en atrazine 2,52 à 5,5% sont nettement supé-
               rieures aux résultats issus de notre application. Ce constat est plus nuancé pour
               la DEA où la fraction exportée est de 3,3% contre 2,95 à 4,16% pour les obser-
               vations. Par ailleurs les auteurs indiquent que la part d’atrazine prélevée par le
               système racinaire est inférieure à 4% des applications. Bien que non négligeable
               ce processus semble moins dominant que la dégradation. Cependant il peut être
               intégré indirectement dans le modèle par le choix de la valeur associée à la DT50.
               Enfin les stocks non dégradés en atrazine indiqués par les auteurs, de 19 à 45%
               des quantités appliquées sont supérieures à celles de STICS où les stocks varient
               entre 6 et 18% des applications.
                  Bien que l’approche sur lysimètre soit indispensable à la compréhension des
               phénomènes de transfert, l’étude à l’échelle de la pacelle est incontournable pour
               évaluer le devenir du pesticide en condition de plein champ.
                  Le suivi effectué sur parcelle au cours de 4 années par [Hall et al., 1991] souligne
               l’importance du travail du sol sur la dynamique du transfert. En effet le travail du
               sol semble favoriser les transferts par ruissellement. Les auteurs dans leurs travaux
               indiquent des pertes en atrazine à la parcelle comprises entre 0,01 et 4,69% de la
               masse appliquée. Lorsque l’on additionne la composante du ruissellement et des
               pertes par lixiviation, les quantités exportées pour les sols labourés sont inférieures
               à 1% des applications. Les sols du bassin de l’Orgeval sont majoritairement labou-
               rés, de plus les pertes en pesticides issus des résultats de simulation sont du même






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