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5.6 La famille des triazines : l’atrazine, la simazine, la DEA
composantes du bilan de la simulation réalisée avec STICS sur le bassin versant
de l’Orgeval.
La comparaison de nos résultats avec les observations sur colonnes de sol doit
prendre en compte les différences de profondeur et la durée de l’investigation.
Les pertes par lixiviation simulées par STICS apparaissent fortement sous-
estimées au regard des données bibliographiques. En effet [Cherrier et al., 2005]
reportent des pertes de l’ordre de 7 % des quantités appliquées contre 0,4% avec
STICS. Bien que les pertes par lixiviation simulées avec une DT50 de 49 jours
soient supérieures d’un facteur 4 à celle obtenues avec une DT50 de 26 jours, elles
restent très inférieures. Les conditions de l’expérimentation tendent cependant à
favoriser le transfert par un apport important d’eau sur les colonnes pendant de
courtes périodes qui génèrent des écoulements préférentiels. Les transferts rapides
ne peuvent pas être pris en compte actuellement dans le modèle, il est donc difficile
de reproduire de tels comportements.
Par ailleurs [Cherrier et al., 2005] indiquent que la majorité du stock de résidus
liés se constitue dans le premier mois après l’application. Cette formation rapide de
résidus liés semble en accord avec un constante d’adsorption en non équilibre élevée
(>0,5j ). De même la valeur de Koc mesurée par les auteurs 142 l/kg est deux fois
-1
plus élevée que la valeur choisi dans le modèle. Enfin, la gamme de DT50 indiquée
par[Cherrier et al., 2005] 6-77 met en lumière la forte variabilité de la DT50 pour
un même type de sol et illustre la difficulté à déterminer ce paramètre à des échelles
spatiales plus grandes. Les valeurs de DT50 obtenues par [Fava et al., 2007] pour
l’atrazine (25,6 jours) et la DEA (72 jours) sont relativement proches des valeurs
choisies dans notre application 26 à 49 jours et 60 jours pour l’atrazine et la
simazine respectivement.
La formation de résidus liés pour l’atrazine est une variable ciblée dans l’ap-
plication du modèle. Peu d’études sur la formation des résidus liés sur le long
terme sont disponibles, cependant des informations à plus court terme sont dis-
ponibles. Les données issues des études réalisées par [Loiseau & Barriuso, 2002,
Cherrier et al., 2005] font état de la présence de résidus liés à hauteur de 10 à
40% des applications deux mois après l’apport d’atrazine. Les quantités simulées
sur l’Orgeval au cours des 23 ans sont comprises entre 6 et 18% du total des ap-
plications et sont donc comparables avec la gamme des observations faites par
[Loiseau & Barriuso, 2002]. En revanche, les quantités de résidus liés simulés par
STICS sont inférieures aux quantités mesurées sur le bassin de l’Orgeval comprises
entre 70 et 80 des quantités appliquée pour l’Isoproturon[Blanchoud, 2011].
La comparaison de nos résultats de simulation avec les études effectuées sur
lysimètre nous permet de se rapprocher des conditions de plein champs. Les pro-
cessus impliqués dans le transfert sont complexes. En présence d’une faible dégra-
dation, [Schoen et al., 1999a] reportent des quantités en atrazine exportées attei-
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