Page 31 - Modelisation du devenir des pesticides...
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1.2 Etat des lieux sur le devenir dans l’environnement des herbicides
2-hydroxy-atrazine à hauteur de 1,4 %, les autres métabolites, DEA et DIA (dés-
isopropylatrazine) étant sous la limite de détection.
Dans le cas de lysimètres végétalisés, il est possible d’estimer l’impact du couvert
végétal sur les pertes par lixiviation. [Lin et al., 2003] ont comparé le comporte-
ment de l’atrazine dans des lysimètres végétalisés avec 5 espèces de graminée et
sur sol nu.
Les résultats montrent que la part d’atrazine lixiviée évolue entre 2,52 et 5,55%
des applications contre de 2,95 à 4,16% pour la DEA. La présence de végétaux
semble favoriser la formation de métabolites par rapport au sol nu. La différence
entre les flux de transpiration des différentes plantes influe sur la variabilité de la
lame d’eau percolée. Les mêmes auteurs rapportent que la part d’atrazine prélevée
par le système racinaire des plantes est inférieure à 4% des quantités appliquées
[Lin et al., 2008]. Parmi les molécules absorbées par les plantes, les métabolites
sont majoritaires au regard de la molécule mère. Par ailleurs, le stock d’atrazine non
dégradée varie entre 19,0 et 44,7% de la dose totale, 25 jours après l’application.
La DEA est également présente entre 6,3 à 19% des quantités appliquées. Bien
que non négligeable, la part associée aux végétaux reste inférieure aux quantités
lixiviées.
Les données à l’échelle parcellaire, sont souvent partielles ou lacunaires. Un
suivi effectué sur une période de 4 ans par [Hall et al., 1991] atteste de pertes par
lixiviation comprises entre 0,01 % à 4,69% de la masse appliquée. Les auteurs
soulignent que ces pertes sont fonction de la présence ou l’absence de travail du
sol. En effet, les sols labourés ont des pertes qui évoluent entre 0,01 et 0,54% de
la dose appliquée contre 0,53 à 4,69 % pour les sols en non-labour.
A l’inverse les pertes en atrazine par ruissellement sont plus fortes en sol labouré :
0,01% à 0,36% contre 0,01 à 0,1 % pour les sol non labourés. Ainsi dans cette étude,
la somme de la composante ruissellement et infiltration des pertes en atrazine est
inférieure à 1% pour les sols labourés.
Une campagne de mesures réalisée à la parcelle dans la vallée du Po en Italie par
[Persicani et al., 1995] mentionne des pertes plus importantes de 7,6 à 8,2% des ap-
plications. Cette différence peut s’expliquer en partie par le dispositif expérimental
qui peut favoriser le transfert préférentiel.
Une étude plus complète réalisée par [Tasli et al., 1996] permet de réaliser un
bilan plus détaillé du devenir de l’atrazine dans le premier mètre de sol après un
cycle cultural. Les auteurs reportent des pertes par lixiviation de l’ordre de 0,6%
des applications pour l’atrazine seule et de 5% pour la somme de l’atrazine et ses
métabolite (DEA+ DIA). La répartition de l’atrazine et des métabolites restant
dans le sol à la fin du cycle cultural est de 15% pour l’atrazine, 12,5% pour la DEA
et la DIA et 4% environ pour les résidus liés.
Les pertes par lixiviation observées sont du même ordre que les valeurs précé-
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