Page 28 - Modelisation du devenir des pesticides...
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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation
de grandeur sont mesurés lors d’un suivi de 4 ans (1997-2001) sur lysimètres plus
profonds (2m) par [Dörfler et al., 2006], 0,13 à 0,31 % des traitements. Bien que
ces informations permettent d’évaluer les pertes en isoproturon, elles ne fournissent
pas d’information sur le devenir de l’isoproturon dans le sol.
Dans des travaux détaillés, [Grundmann et al., 2011], ont pu, à partir d’un suivi
de molécules marquées sur lysimètres mis en culture, déterminer la répartition de
la molécule dans les différentes fractions du sol et de la plante.
pesticide minérali- volatili- adsorption résidus ex- résidus
sation sation (% par la tractibles non ex-
(% App.) App.) plante (% (% App.) tractibles
App.) (% App.)
Isoproturon 2.59 à 0.04 à 0.37 2.01% à 13.01 à 22.19 à
57.95 13.65 22.57 67.44
Table 1.1 – Dissipation de l’isoproturon sur 4 lysimètres 56 jours après applica-
tion [Grundmann et al., 2011]
Ces informations compilées dans le tableau 1.1 sont importantes pour fournir
un ordre de grandeur de la dissipation de la molécule. Cependant, elles donnent
une vision à très court terme, seulement deux mois après l’application.
Les études à l’échelle de la parcelle permettent de mieux prendre en compte
la variabilité spatiale du milieu. [Alletto et al., 2006] ont mis en évidence la forte
variabilité spatiale dans la dégradation et la formation de résidus liés en fonction
de la profondeur du sol. En effet, ils rapportent des valeurs de DT50 de 11 à 223
jours en surface contre 106 à 990 jours plus en profondeur. Il en est de même
pour les résidus liés qui oscillent entre 12,6 et 56% des aplications en surface et
diminuent avec la profondeur de 16,2 à 3,3%. Par ailleurs, les auteurs montrent
l’importance du contrôle de la dégradation par la température et l’humidité (avec
la prépondérance de l’effet de l’humidité). Les pertes par drainage sur parcelles
agricoles sont estimées de l’ordre de 1% par [Johnson et al., 1994].
Les informations relatives au transfert de l’isoproturon à l’échelle choisie pour
cette étude, le bassin versant, sont rares dans la littérature. Le suivi le plus long
répertorié concerne un bassin d’une superficie de 50 km² sur une période de 18 ans
(1989-2006) [Baran et al., 2008]. Les auteurs mettent en évidence la complexité
des processus impliqués dans le transfert de l’isoproturon à cette échelle spatiale.
Le flux exporté est estimé à 0.6% des applications par années. Les concentrations
mesurées à l’exutoire évoluent entre 0.01 et 2.5 µg/l sur l’ensemble de la chronique
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