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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation


               deux mois après le traitement. Par ailleurs, l’auteur indique que la majorité du
               transfert se manifeste au cours du premier mois après l’application. Cette étude
               est complétée par un suivi des résidus liés dans les colonnes de sol. Les auteurs
               indiquent que 15% de la masse appliquée est stockée sous forme de résidus liés
               à la fin des deux mois de suivi. Par ailleurs, [Cherrier et al., 2005] mettent en
               évidence la formation de ce stock dans le premier mois après l’application. De plus
               ils rapportent un Koc de 142 (+/-13) et des valeur de DT50 de 6 à 77 jours pour
               l’atrazine. Ces résultats mettent en avant la forte variabilité de l’adsorption via le
               Koc et de la DT50 pour un même type de sol. La DEA semble également dominer
               dans les premiers centimètres de sols deux mois après l’application.
                  Des données supplémentaires sur la formation de DEA sont fournies par l’étude
               sur colonne de sol effectuée par [Fava et al., 2007]. Les auteurs indiquent que la
               DEA est le métabolite de l’atrazine le plus persistant avec une DT50 estimée à 72
               jours contre 25,6 pour l’atrazine. Par ailleurs, [Fava et al., 2007] fournissent des
               informations sur la répartition des produits de dégradation entre la DEA et la
               DIA (deisopropylatrazine) dans les lixiviats. Ainsi 53% de l’atrazine appliquée est
               présente contre 9% de DEA et 2% de DIA.
                  Le lysimètre quant à lui permet d’être au plus proche des conditions de plein
               champs tout en affinant les connaissances sur le transfert en profondeur dans le
               sol des matières actives.
                  L’étude réalisée par [Schoen et al., 1999a] attire l’attention sur les principaux
               mécanismes impliqués dans le transfert de pesticide dans les sols tels que les écou-
               lements préférentiels et les zones d’eau immobile. Ils estiment ainsi que 20% de
               l’eau présente dans le lysimètre est immobile et ne participe pas à l’écoulement.
               Par ailleurs, les auteurs indique que 60 % de l’atrazine appliquée atteint le bas
               du lysimètre à un mètre de profondeur deux mois et demi après l’application en
               surface.
                  [Bowman, 1991] à partir d’un suivi sur lysimètres met en évidence la différence
               de comportement entre la DEA et l’atrazine. En effet, la DEA apparaît plus mobile
               que la molécule mère.
                  Au vue des connaissances fragmentaires de la dissipation à long terme de l’atra-
               zine, sa persistance ne peut être estimée. En outre, [Jablonowski et al., 2009] ont
               mis en lumière la présence d’atrazine dans un lysimètre 22 ans après son applica-
               tion. La formation de résidus liés entraîne une augmentation du temps de résidence
               des pesticides dans le sol. La persistance des matières actives va donc dépendre
               de la biodisponibilité de l’atrazine et de la capacité des microorganismes à dégrader
               celles-ci [Jablonowski et al., 2008, Jablonowski et al., 2010a, Jablonowski et al., 2010b].
               En effet 25% de l’activité de la molécule marquée a été retrouvée, cependant seule-
               ment une infime partie a pu être identifiée comme de l’atrazine issue de l’appli-
               cation (0,09% de la masse appliquée). Les auteurs rapportent la présence de la






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