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1.2 Etat des lieux sur le devenir dans l’environnement des herbicides



               1.2 Etat des lieux sur le devenir dans

                      l’environnement des herbicides

                  L’ensemble des processus de transformation et de transfert des pesticides va in-
               teragir simultanément dans le milieu naturel. Leur comportement sera très différent
               en fonction de leurs caractéristiques physico-chimiques. Outre les usages actuels
               et passés, les niveaux de contamination dans les principaux compartiments (air,
               sol, eau) vont dépendre de ces facteurs. Dans le milieu naturel, les observations
               de terrain se font principalement à la parcelle et au bassin versant. Des études à
               plus petite échelle (batch, colonne de sol, lysimètre) permettent de compléter ces
               études pour mieux représenter le devenir des pesticides et hiérarchiser les processus
               précédemment décrits.
                  Dans le cadre de cette étude, certaines molécules ont été sélectionnées en fonc-
               tion des applications sur la zone étudiée, des données de terrain disponibles et
               des possibilités de renseigner les paramètres de modélisation. Il semblait donc im-
               portant de rassembler les données pour chacune de ces molécules. Deux familles
               d’herbicides ont été choisies pour notre étude : les phénylurées et les triazines.
               Une molécule est présentée par famille : l’isoproturon et l’atrazine. Un métabolite
               de l’atrazine, la déséthylatrazine (DEA) est également présenté. Les données sur
               les autres molécules étudiées, le chlortoluron et la simazine sont disponibles en
               annexes B et C.


               1.2.1 Les phénylurées : l’isoproturon

                  Les informations disponibles dans la littérature sur l’isoproturon sont plus consé-
               quentes que pour le chlortoluron tant par le nombre que par la diversité des études.
                  L’étude sur colonne permet d’approcher les conditions de transfert dans la partie
               superficielle (<0,8 m)[Larsbo et al., 2013]. L’étude réalisée sur le transfert dans les
               20 premiers cm de sol indique des quantités exportées par lixiviation de 0.072%
               à 2.5 % pour un sol argileux et 0.81% à 0.97% pour un sol limoneux après trois
               épisodes pluvieux. La variation dans un même sol est liée à l’incorporation d’un
               amendement organique. [Renaud et al., 2004] étudient quant à eux le transfert
               dans 4 sols différents, à partir de colonnes de 30 cm de longueur. Les pertes par
               lixiviation mesurées au bout de deux mois varient entre 2.7 et 16.2 % des applica-
               tions. Le transfert dans la subsurface est fortement influencé par l’intensité et la
               variation des précipitations [Pot et al., 2005].
                  Le suivi des pertes par lixiviation sur lysimètre à 1 m de profondeur effectué
               par [Brown et al., 2000] sur 4 sols différents de 1994 à 1996 indique des quantités
               exportées variant de 0.31 à 1.01% de la dose appliquée pour un sol argileux et 0.04
               à 0.18% pour des sols limoneux et limono-sableux. Des flux lixiviés de même ordre





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