Page 27 - Modelisation du devenir des pesticides...
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1.2 Etat des lieux sur le devenir dans l’environnement des herbicides
1.2 Etat des lieux sur le devenir dans
l’environnement des herbicides
L’ensemble des processus de transformation et de transfert des pesticides va in-
teragir simultanément dans le milieu naturel. Leur comportement sera très différent
en fonction de leurs caractéristiques physico-chimiques. Outre les usages actuels
et passés, les niveaux de contamination dans les principaux compartiments (air,
sol, eau) vont dépendre de ces facteurs. Dans le milieu naturel, les observations
de terrain se font principalement à la parcelle et au bassin versant. Des études à
plus petite échelle (batch, colonne de sol, lysimètre) permettent de compléter ces
études pour mieux représenter le devenir des pesticides et hiérarchiser les processus
précédemment décrits.
Dans le cadre de cette étude, certaines molécules ont été sélectionnées en fonc-
tion des applications sur la zone étudiée, des données de terrain disponibles et
des possibilités de renseigner les paramètres de modélisation. Il semblait donc im-
portant de rassembler les données pour chacune de ces molécules. Deux familles
d’herbicides ont été choisies pour notre étude : les phénylurées et les triazines.
Une molécule est présentée par famille : l’isoproturon et l’atrazine. Un métabolite
de l’atrazine, la déséthylatrazine (DEA) est également présenté. Les données sur
les autres molécules étudiées, le chlortoluron et la simazine sont disponibles en
annexes B et C.
1.2.1 Les phénylurées : l’isoproturon
Les informations disponibles dans la littérature sur l’isoproturon sont plus consé-
quentes que pour le chlortoluron tant par le nombre que par la diversité des études.
L’étude sur colonne permet d’approcher les conditions de transfert dans la partie
superficielle (<0,8 m)[Larsbo et al., 2013]. L’étude réalisée sur le transfert dans les
20 premiers cm de sol indique des quantités exportées par lixiviation de 0.072%
à 2.5 % pour un sol argileux et 0.81% à 0.97% pour un sol limoneux après trois
épisodes pluvieux. La variation dans un même sol est liée à l’incorporation d’un
amendement organique. [Renaud et al., 2004] étudient quant à eux le transfert
dans 4 sols différents, à partir de colonnes de 30 cm de longueur. Les pertes par
lixiviation mesurées au bout de deux mois varient entre 2.7 et 16.2 % des applica-
tions. Le transfert dans la subsurface est fortement influencé par l’intensité et la
variation des précipitations [Pot et al., 2005].
Le suivi des pertes par lixiviation sur lysimètre à 1 m de profondeur effectué
par [Brown et al., 2000] sur 4 sols différents de 1994 à 1996 indique des quantités
exportées variant de 0.31 à 1.01% de la dose appliquée pour un sol argileux et 0.04
à 0.18% pour des sols limoneux et limono-sableux. Des flux lixiviés de même ordre
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