Page 32 - Modelisation du devenir des pesticides...
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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation
demment rapportées par [Hall et al., 1991].
La connaissance de la dissipation à l’échelle parcellaire nécessite d’appréhender
la variabilité de la dégradation. Plusieurs études effectuées sur parcelles mettent en
évidence l’importance de l’historique des applications et de la répartition des popu-
lations de microorganismes sur la transformation des pesticides [Krutz et al., 2008,
Jablonowski et al., 2010a, Cheyns et al., 2012].
A partir d’une large gamme d’étude [Krutz et al., 2010] ont défini des valeurs
moyennes de DT50 pour l’atrazine et ses métabolites en tenant compte du caractère
adapté des populations de microorganismes (tableau 1.2).
Matière DT50 micro- DT50 micro-
active ou organismes organismes non
métabolite adaptés (jours) adaptés (jour)
ATRAZINE 6 60
DEA 10 52
DIA 8 36
Table 1.2 – Dégradation en fonction de l’adaptation des populations de microor-
ganismes [Krutz et al., 2010]
L’approche à l’échelle du bassin versant est plus complexe car elle doit tenir
compte de mécanismes de transfert au delà de la parcelle comme le transfert en
subsurface.
Les pertes annuelles mesurées aux l’exutoires des bassins versants varient en
fonction de la géologie et du contexte agro-pédo-climatique, mais restent cependant
dans une gamme de valeurs comprises entre 0,6 et 3% des quantités appliquées
[Müller et al., 1997, Baran et al., 2008, Morvan et al., 2006].
La complexité des processus nécessite souvent une approche multidisciplinaire
[Gutierrez & Baran, 2009] préliminaire à l’application de modèles de transfert.
A l’échelle du bassin, les sols sont souvent considérés comme des zones tampons
où sont stockés et remobilisés les pesticides. Malgré l’interdiction de l’atrazine et
les faibles teneurs retrouvées dans les sols agricoles, les quantités présentes dans le
premier mètre de sol rapportées à l’échelle d’un bassin versant peuvent être non
négligeables.[Amalric et al., 2008] reportent dans un bassin agricole de 3 km , la
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présence de 1,4 kg d’atrazine 0,52 kg de DEA et 0,25 kg de DIA, sept années après
l’interdiction de l’usage de l’atrazine.
L’une des principales difficultés dans l’étude à l’échelle du bassin versant est
la forte variabilité spatiale de la dégradation. [Charnay et al., 2005] attestent de
variations de la DT50 de l’atrazine de 39 à 25 jours.
Les même auteurs rapportent des quantités minéralisées de l’ordre de 8,9 à 18,3
% de la masse appliquée et des résidus liés représentant de 42,4 à 19 % pour
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