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Chapitre 1 Etat des lieux sur le devenir des pesticides et leur modélisation


               demment rapportées par [Hall et al., 1991].
                  La connaissance de la dissipation à l’échelle parcellaire nécessite d’appréhender
               la variabilité de la dégradation. Plusieurs études effectuées sur parcelles mettent en
               évidence l’importance de l’historique des applications et de la répartition des popu-
               lations de microorganismes sur la transformation des pesticides [Krutz et al., 2008,
               Jablonowski et al., 2010a, Cheyns et al., 2012].
                  A partir d’une large gamme d’étude [Krutz et al., 2010] ont défini des valeurs
               moyennes de DT50 pour l’atrazine et ses métabolites en tenant compte du caractère
               adapté des populations de microorganismes (tableau 1.2).

                                 Matière         DT50 micro-         DT50 micro-
                                active ou         organismes        organismes non
                                métabolite      adaptés (jours)     adaptés (jour)
                               ATRAZINE                6                  60
                                  DEA                 10                  52
                                   DIA                 8                  36

               Table 1.2 – Dégradation en fonction de l’adaptation des populations de microor-
                             ganismes [Krutz et al., 2010]

                  L’approche à l’échelle du bassin versant est plus complexe car elle doit tenir
               compte de mécanismes de transfert au delà de la parcelle comme le transfert en
               subsurface.
                  Les pertes annuelles mesurées aux l’exutoires des bassins versants varient en
               fonction de la géologie et du contexte agro-pédo-climatique, mais restent cependant
               dans une gamme de valeurs comprises entre 0,6 et 3% des quantités appliquées
               [Müller et al., 1997, Baran et al., 2008, Morvan et al., 2006].
                  La complexité des processus nécessite souvent une approche multidisciplinaire
               [Gutierrez & Baran, 2009] préliminaire à l’application de modèles de transfert.
                  A l’échelle du bassin, les sols sont souvent considérés comme des zones tampons
               où sont stockés et remobilisés les pesticides. Malgré l’interdiction de l’atrazine et
               les faibles teneurs retrouvées dans les sols agricoles, les quantités présentes dans le
               premier mètre de sol rapportées à l’échelle d’un bassin versant peuvent être non
               négligeables.[Amalric et al., 2008] reportent dans un bassin agricole de 3 km , la
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               présence de 1,4 kg d’atrazine 0,52 kg de DEA et 0,25 kg de DIA, sept années après
               l’interdiction de l’usage de l’atrazine.
                  L’une des principales difficultés dans l’étude à l’échelle du bassin versant est
               la forte variabilité spatiale de la dégradation. [Charnay et al., 2005] attestent de
               variations de la DT50 de l’atrazine de 39 à 25 jours.
                  Les même auteurs rapportent des quantités minéralisées de l’ordre de 8,9 à 18,3
               % de la masse appliquée et des résidus liés représentant de 42,4 à 19 % pour




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