Page 29 - Modelisation du devenir des pesticides...
P. 29

1.2 Etat des lieux sur le devenir dans l’environnement des herbicides


               et de 0.01 à 0.17µg/l en fin de chronique (de 2001 à 2006). Selon [Baran et al., 2008]
               deux facteurs contrôlent le transfert des molécules à l’échelle du bassin versant :
               les propriétés de la molécule et le transfert hydrique.
                  La variabilité des propriétés des matières actives telle que l’adsorption a été
               étudiée à l’échelle d’un bassin versant de 1.5 km² par [Coquet & Barriuso, 2002,
               Coquet, 2003, Coquet et al., 2004] . Les résultats soulignent la relation entre l’in-
               tensité de l’adsorption dans la partie superficielle des sols et le contenu en matière
               organique. Les auteurs rapportent des variations de coefficient de partition liquide
               solide (Kd) de 16 à 35 %. Cette variabilité se manifeste également en profondeur
               et dépend non seulement du contenu en matière organique mais également de la
               proportion d’argile [Coquet et al., 2004].
                  De même que les propriétés d’adsorption, [Charnay et al., 2005] illustrent la
               forte variabilité spatiale de la dégradation et de la formation de résidus liés. Ainsi
               sur 14 sols de ce même bassin versant la part moyenne de résidus liés évolue
               entre 58.2 et 39.6 % des applications. Il en est de même pour la DT50 qui varie
               dans une gamme comprise entre 34 et 294 jours. Enfin, une étude effectuée par
               [Blanchoud et al., 2009] sur la dissipation de l’isoproturon dans la zone non saturée
               reporte de fortes variabilités dans le comportement de la molécule : les Kd, 1 à
               4 (l.kg ), la fraction minéralisée, 3 à 0,5 % de la masse appliquée, ainsi que la
                      −1
               proportion de résidus liés, 5 à 10% de la masse appliquée.



               1.2.2 Les triazines : l’atrazine et la DEA
                  L’atrazine est l’une des matières actives les plus étudiées dans la littérature. En
               revanche, les informations concernant son métabolite, la DEA, sont plus fragmen-
               taires. De part la masse importante d’informations récoltées sur l’atrazine, nous
               proposons ici une comparaison non exhaustive avec les études disponibles dans la
               littérature.
                  Parmi les différents processus, la formation de résidus liés est incontournable
               pour comprendre l’évolution des pesticides sur le long terme dans les sols
                  [Gevao et al., 2000]. L’étude du devenir des résidus liées est complexe et néces-
               site des suivis sur le long terme [Barriuso et al., 2008], difficiles à mettre en place.
               L’atrazine comme la majorité des pesticides est sensible à ce phénomène. L’étude
               réalisée en batch par [Loiseau & Barriuso, 2002] met en évidence la présence de
               résidus liés deux mois après l’application à hauteur de 10 à 40% de la masse ap-
               pliquée. Par ailleurs, ce pool de résidus est composé d’atrazine et de ces dérivés.
                  L’expérimentation sur colonne permet d’intégrer l’évolution du transfert associée
               à la lixiviation. Cette approche expérimentale renseigne ainsi sur la dissipation des
               matières actives dans la partie superficielle du sol.
                  Un suivi réalisé sur des colonnes de sol de 28 cm par [Cherrier et al., 2005]
               indique des pertes en atrazine proches de 7% des quantités appliquées seulement





                                                                                                17
   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34