Page 33 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec

L’intervention de style démocratique peut également s’appliquer à la relation du
personnel éducateur ou de la RSG avec les parents, en ce sens qu’elle se veut
égalitaire et placée au service d’un projet commun, le développement du jeune enfant.
Toutefois, les décisions prises dans le cadre de cette relation tiennent compte du
contexte de la vie en collectivité qui implique de respecter certaines contraintes.
Pour le personnel éducateur ou la RSG, le défi relatif à l’adoption de l’intervention de
style démocratique est souvent de pouvoir limiter son propre besoin de contrôle pour
faire vivre aux enfants des expériences basées sur leurs initiatives, leurs choix et leurs
décisions.

...C’est en observant les poupons de son groupe que François,
leur éducateur, partage avec eux la prise de décision. Leur
enthousiasme, leur ennui, leur énergie ou leur fatigue guident
ses interventions. Aujourd’hui, il y a de l’électricité dans l’air et
la musique entraînante qu’il a choisie a permis à plusieurs des
enfants de dépenser leur énergie en dansant, alors que la petite
Yasmine est restée à l’écart pour jouer avec les contenants à
emboîter. Un peu plus tard, lorsque celle-ci lui tend un album,
François s’assoit avec elle dans le coin douillet pour lui en faire la
lecture. Dans son groupe, les enfants parlent encore peu, mais ils
attentif....
apprennent rapidement à se faire comprendre par leur éducateur

Avec un style d’intervention directif, l’adulte contrôle la grande majorité des activités,
l’horaire et l’organisation du local. Les activités de groupe qui sont privilégiées lui
permettent de conserver le contrôle. C’est alors l’adulte qui montre aux enfants la
marche à suivre en fonction d’objectifs qu’il a lui-même fixés. Dans un tel contexte
éducatif, l’enfant a peu d’occasions de prendre des initiatives, de faire des choix et de
s’engager dans des jeux qui correspondent à ses propres champs d’intérêt.
Dans le style d’intervention permissif, le contrôle est plutôt entre les mains des enfants.
L’adulte les laisse faire ce qu’ils veulent et l’horaire est souple. Il n’intervient que si les
enfants le demandent ou pour rétablir l’ordre. L’accompagnement du jeu de l’enfant en
soutien à son développement est alors très peu exploité par l’adulte.
Plusieurs adultes passent, consciemment ou inconsciemment, d’un style à l’autre
plusieurs fois au cours d’une même journée, ce qui peut provoquer un sentiment
d’insécurité chez les enfants qui n’arrivent alors plus à anticiper ce qui est attendu
d’eux. L’adoption du style d’intervention démocratique de façon constante favorise, au
contraire, l’autonomie, la sécurité affective des enfants, leur engagement dans leurs
jeux et leur motivation.

26 Chapitre 1