Page 29 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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Les moments de tranquillité et de solitude de l’enfant lui permettent de construire
sa logique, d’exercer sa créativité ou de consolider ses nouveaux apprentissages.
Accompagner les enfants avec discernement suppose de respecter ces pauses
bénéfiques et de les distinguer d’une difficulté à s’engager dans le jeu, qui pourrait
être atténuée par l’intervention de l’adulte. Sur la base de sa connaissance de l’enfant,
de son unicité, l’adulte est en mesure de faire les nuances nécessaires pour ajuster
son action éducative aux besoins spécifiques de chacun et de chacune.
Les activités proposées par le personnel éducateur ou par les RSG à l’ensemble
du groupe peuvent également être mises à l’horaire, mais elles ne devraient surtout
pas faire en sorte de reléguer le jeu amorcé par les enfants aux seules transitions.
Les activités proposées encouragent l’apprentissage actif lorsqu’elles sont liées aux
intérêts ponctuels des enfants du groupe et qu’elles offrent des choix. Par exemple,
pour le personnel éducateur ou la RSG alerte, des travaux de construction qui
soulèvent la curiosité et les questions des enfants constituent une occasion à saisir
pour explorer ce thème à travers des discussions concernant les connaissances des
enfants sur le sujet, des lectures interactives, des activités d’arts plastiques, des jeux
de construction, etc.
Une connaissance fine du développement pendant la petite enfance, dans chacun
des domaines qui le composent, permet de situer les habiletés actuelles de l’enfant en
l’observant. Cette connaissance permet également de prévoir la prochaine étape, de
déterminer où sa progression est en train de le conduire et de cibler sa zone proximale
de développement pour le soutenir dans cette direction. Les adultes amènent ainsi
chaque enfant, à travers l’étayage, c’est-à-dire à travers le dialogue et les interactions,
à accomplir, avec un peu d’aide, ce qu’il ne peut faire seul. Ils retireront ce soutien
lorsque l’enfant sera en mesure d’agir de façon autonome . Sans devancer ses
xii
apprentissages, cet accompagnement, offert au moment opportun, contribue au
développement du plein potentiel de l’enfant.
...Lorsque l’adulte étend au sol la combinaison d’hiver d’un
trottineur pour qu’il y glisse les jambes et qu’il tient sa
manche, le laissant y insérer le bras, il procède à l’étayage des
apprentissages de l’enfant. Ils font ensemble ce que l’enfant
pourra éventuellement faire seul. De même, l’adulte peut proposer
d’observer les contours des formes ou leurs couleurs à l’enfant qui
éprouve des difficultés à réaliser un casse-tête et dialoguer avec
celui ou celle dont la responsabilité est de mettre la table, pour
d’assiettes nécessaires, par exemple....
l’aider à faire les liens entre les enfants du groupe et le nombre
Pour accompagner l’apprentissage actif, le personnel éducateur et les RSG organisent
donc un déroulement de la journée prévisible pour les enfants, en fonction de leurs
besoins. Ils planifient des expériences qui répondent aux champs d’intérêt divers des
enfants en laissant autant de place que possible à leurs initiatives. Ils mettent à leur
disposition du matériel intéressant et approprié au niveau de chacun et ciblant tous
les domaines de développement, de façon à leur permettre de faire des choix dans un
environnement attrayant et varié. Ils interagissent intentionnellement avec les enfants,
en fonction des besoins de développement qu’ils repèrent, au jour le jour, en les
observant.
xii Cette approche fait référence aux travaux de Vygotsky et Bruner, notamment, sur l’étayage et la zone
proximale de développement.
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