Page 125 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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55.2  LE DÉVELOPPEMENT COGNITIF

                        « Le développement cognitif concerne la façon dont l’enfant acquiert des connaissances
                        et comprend le monde qui l’entoure . » Les théories sur le développement cognitif
                                                         174
                        sont nombreuses. L’accès à de nouvelles technologies et méthodologies permet de
                        multiplier les découvertes.
                        Dans ce contexte, les composantes du développement cognitif pourraient être
                        présentées de plusieurs façons. L’attention, la mémoire, la fonction symbolique, le
                        développement de concepts, le raisonnement ainsi que l’éveil aux mathématiques
                        et aux sciences, abordés dans les pages qui suivent, ont été choisis pour décrire
                        succinctement le développement cognitif dans les termes les plus utiles à l’intervention
                        éducative en SGEE.



                        Non seulement l’action, mais aussi la réflexion sur
                        l’action

                        « Les  actions  de  l’enfant  et  la réflexion  sur  celles-ci  suscitent  le   !  !
                        développement de la pensée et de la faculté de comprendre 175 . »    !  !      !  !




                        Le développement cognitif de l’enfant a été conceptualisé par Jean Piaget comme
                        étant constitué d'une série de stades que l’enfant franchit comme un escalier, une
                        étape, une marche à la fois. Des recherches montrent maintenant qu’il ne s’agit pas
                        d’un phénomène linéaire qui amènerait l’enfant à abandonner une façon de faire pour
                        en adopter une autre en exclusivité. On constate plutôt que le jeune enfant utilise
                        plusieurs stratégies pour arriver à ses fins à mesure que son répertoire s’agrandit 176 .
                        L’image de vagues successives  qui se  superposent 177  ou celle d’un continuum de
                        développement correspondrait davantage à  ce  que  l’on connaît aujourd’hui  du
                        développement global et, plus précisément, du développement cognitif.
                        Les quelques caractéristiques suivantes de la pensée des jeunes enfants, établies
                        par Piaget, demeurent pertinentes et font partie des connaissances essentielles à
                        détenir pour les accompagner adéquatement dans leur développement cognitif. Ainsi,
                        le jeune enfant :
                            a une pensée concrète, c’est-à-dire que sa pensée surgit en premier lieu de ce qui
                          est perçu par ses sens    ;
                                               178
                            comprend d’abord les choses de son seul point de vue (égocentrisme). Par
                          exemple, considérant les gens à partir de leur rôle auprès de lui, Philippe, 3 ans, a
                          du mal à concevoir que son père est aussi un fils 179   ;
                            a tendance à prêter vie et volonté aux choses et aux phénomènes (animisme) 180 .
                          Par exemple, l’enfant peut considérer que le soleil est vivant parce qu’il se déplace
                          dans le ciel 181   ;
                            ne retient qu’un aspect d’une situation (centration). Pour Kim, 3 ans et demi, par
                          exemple, les enfants les plus grands sont nécessairement les plus âgés    ;
                                                                                           182
                            est insensible à ses propres contradictions et n’éprouve pas d’embarras à se
                          contredire 183 .

                        Le jeune enfant apprend dans l’action, en contact direct avec les personnes et les objets.
                        Étant donné que l’exploration de l’environnement et la manipulation des objets peuvent
                        être plus restreintes chez celui ou celle qui vit avec un handicap comme la déficience



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