Page 138 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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5.2.7  L’éveil aux sciences

                        « […] Le jeune enfant, par son activité naturelle, est en soi un scientifique en herbe 235 . » L’éveil
                        scientifique prend racine dans ses activités concrètes et le conduit peu à peu, avec l’émergence
                        de sa capacité à recourir aux symboles, à faire des hypothèses  et à les vérifier.
                                                                            xlix
                        L’éveil aux sciences est avant tout une initiation à la démarche scientifique visant à
                        accompagner l’enfant dans la recherche de réponses à ses questions. Lorsqu’Alexandra
                        demande, par exemple, si c’est vrai que les chenilles se transforment en papillons,
                        l’adulte peut répondre « oui », tout simplement. Il ou elle procède toutefois à l’étayage de
                        son apprentissage en ouvrant le dialogue, en suggérant, si c’est possible, d’observer
                        une chenille ou de chercher des sources d’information pertinente en vue de trouver
                        une réponse satisfaisante. Il ou elle participe, du même coup, à la construction de la
                        confiance de l’enfant en ses propres capacités de trouver des réponses.
                        L’éveil aux sciences avec les jeunes enfants peut toucher le monde vivant et le monde
                        non vivant, comme les caractéristiques des plantes et des animaux ainsi que les
                        changements observés dans la nature.

                        L’attitude de l’adulte serait le facteur le plus déterminant dans la découverte des sciences
                        par les jeunes enfants, et même les personnes n’ayant pas une grande culture scientifique
                        sont en mesure de les accompagner dans ce domaine 236 . Le fait de ne pas connaître toutes
                        les réponses aux questions des enfants peut même aider le personnel éducateur et les RSG
                        à éviter d’expliquer des phénomènes et de faire des démonstrations . « Une éducatrice [un
                                                                                 237
                        éducateur ou une RSG] qui sait partager sa propre curiosité avec l’enfant est assurément
                        plus efficace que celle qui connaît toutes les réponses et ne laisse pas l’enfant chercher 238 . »

                        ...Pierre, 3 ans, remarque les pousses qui émergent dans le gazon au
                               printemps. Agathe, sa RSG, lui demande « Que penses-tu que cette
                               toute petite plante va devenir dans les prochains jours ? », l’invitant
                               ainsi à émettre des hypothèses. Si elle le convie à observer les
                               transformations de la plante au jour le jour et que, sous la dictée
                               de Pierre, elle recueille ses observations, elle l’accompagne dans
                               la vérification de ses hypothèses. En réalisant un retour sur cette
                               expérience avec l’enfant et en lui donnant l’occasion d’en parler
                               avec ses pairs, Agathe l’aide à conserver ses apprentissages
                               dans sa mémoire à long terme. Elle pourra d’ailleurs se référer
                               à cette séquence d’apprentissage lorsque l’occasion se présentera
                               (le mûrissement des bananes, par exemple)....
                               de discuter d’un sujet touchant la croissance des plantes



                        ...Marie-Josée observe Florence et Olivia qui lancent les avions
                               qu’elles ont fabriqués dans le but de les faire voler. Florence montre
                               des signes de découragement devant son avion qui s’écrase au sol
                               sans planer le moindrement, alors que l’avion d’Olivia flotte dans
                               les airs un peu plus longtemps. La discussion qu’elle engage avec
                               les deux filles sur les différences de fabrication des avions et les
                               différences dans leur vol les conduit à planifier les modifications
                               qu’elles pourraient apporter pour améliorer leur performance
                               (limiter le poids, utiliser du papier aussi léger que possible, agrandir
                               les ailes, etc.). Avec cette intervention, l’éducatrice poursuit
                               persévérance et de soutenir leur éveil scientifique....
                               l’intention de complexifier le jeu des enfants, d’encourager leur



                        xlix  Hypothèse : supposition, tentative d’explication.
                                                                 Les domaines de développement    131
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