Page 144 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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5.3.1  Le langage prélinguistique

                        Avant de pouvoir parler, le jeune enfant se sert de sa voix, de ses expressions faciales
                        et de ses gestes pour communiquer avec les membres de son entourage. Ces actions
                        constituent un langage en soi, un langage prélinguistique.

                        La distinction des sons de la langue maternelle

                        Au cours de sa 26  semaine de vie intra-utérine, le fœtus a déjà commencé à réagir
                                         e
                        à la voix de sa mère ainsi qu’à différents stimuli comme les battements de son
                        cœur et ses mouvements 252 . Le bébé s’entraîne d’abord à discriminer la parole des
                        autres sons qu’il entend 253  et il en viendrait à préférer cette voix ainsi que sa langue
                        maternelle à toutes celles qu’il est susceptible d’entendre. Il repérerait d’ailleurs sa
                        langue maternelle à partir du rythme, de la mélodie, des intonations, etc. qui lui sont
                        propres. L’oreille serait ainsi préparée à distinguer les phonèmes de base de sa langue
                        maternelle 254 , soit les plus petites unités de son représentées par des lettres (o, l, r) ou
                        des groupes de lettres (ch, oi, gn, etc.). « Bien avant de pouvoir relier des sons à leurs
                        significations, l’enfant est capable de reconnaître les sons fréquemment entendus,
                        comme son nom  255 . »

                        La production de sons
                        Les pleurs du nouveau-né, son premier et seul moyen de communication   256 , se
                        différencient graduellement à partir de sa naissance. Ils alertent les adultes qui
                        prennent soin de lui et qui apprennent de leur côté à distinguer s’ils signalent sa faim,
                        sa fatigue, sa douleur ou sa colère. Bientôt, le poupon rit et gazouille, exprimant son
                        contentement par des sons indifférenciés émis au hasard. Puis, comprenant que les
                        sons, les sourires et les rires qu’il ou elle émet suscitent une réponse, l’enfant apprend
                        à « converser », imitant de mieux en mieux les sons produits par son partenaire 257 .

                        Le babillage, constitué par la répétition d’un son composé d’une consonne et d’une
                        voyelle (« mamama », « dadada », etc.), se rapproche graduellement des mots et conduit
                        le jeune enfant à prononcer ses premières paroles 258 . Il permettrait de s’exercer à
                        prononcer les différents sons de la langue 259 .


































                                                                 Les domaines de développement   137
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