Page 155 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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...Afin de soutenir l’éveil à la lecture et à l’écriture des enfants de
4 ans de son groupe, Éloise place dans l’aire de jeu symbolique du
matériel écrit (livres, albums, catalogues, dépliants, etc.) et des
outils d’écriture (papier, crayons, trombones, enveloppes, clavier
récupéré dont le fil a été retiré, etc.). Cette semaine, elle pourra
vérifier si les accessoires apportés pour simuler les bureaux d’un
journal quotidien soulèveront l’intérêt des 4 ans. Un cahier spécial
sur les parcs nationaux lui permettra de lancer l’activité-projet.
Elle a planifié cette dernière après que le père de Jacques lui eut
parlé de la lecture des pages sportives qu’il partage avec son fils
la fin de semaine.
Éloise déploie des trésors d’imagination lorsqu’il s’agit de
renouveler l’aire de jeux symboliques pour familiariser les enfants
de son groupe avec la lecture, l’écriture, les mathématiques et
l’école. Ainsi, elle y a déjà aménagé un bureau de poste, une gare
de train, une bibliothèque, un magasin de jouets et un laboratoire
de sciences, en sollicitant les bonnes idées des enfants....
5.3.4 Le développement graphique liv, 298
Entre 1 et 5 ans, le jeune enfant qui a l’occasion de dessiner se développe dans
tous les domaines simultanément. Sa motricité fine et sa coordination main-œil sont
sollicitées, tout comme ses habiletés cognitives, qui l’amènent à trouver les gestes
nécessaires pour tracer des lignes et des formes et à organiser les éléments qu’il
dessine dans l’espace de sa feuille. Avec le dessin qui constitue en soi un langage,
l’enfant exprime ce qu’il juge important et son développement social et affectif s’en
trouve favorisé.
Le gribouillis
On nomme « gribouillis » la première phase du développement graphique. Elle s’amorce
lorsque l’enfant, pour la première fois, laisse sa trace sur le papier et elle se termine
lorsqu’apparaît le bonhomme têtard qui signe la naissance du personnage dans le
développement graphique.
Le gribouillis peut être décomposé en plusieurs phases. Le poupon appréhende le
crayon, comme il le fait avec tous les objets, en le manipulant, en le regardant, en
le goûtant et en écoutant parfois son bruit lorsque ce crayon percute une surface.
Quand l’enfant dessine pour la première fois sur une surface de papier, il poursuit son
activité motrice et réalise des gribouillis incontrôlés. Le résultat visuel de son action
n’est pas encore saisi et c’est physiquement qu’il exploite l’outil. L’enfant prend ensuite
conscience des traces que le crayon laisse sur le papier ou ailleurs ; il ou elle découvre
l’effet de son action. Les gribouillis contrôlés marquent la période au cours de laquelle
l’enfant commence à organiser volontairement son image en choisissant où il laisse
ses traces. Le plaisir du mouvement est maintenant accompagné d’une exploration
résolument visuelle.
Les préformes s’intègrent ensuite dans le vocabulaire graphique du jeune enfant. Des
lignes, de plus en plus contrôlées, s’éparpillent en zigzags et en spirales, contournant
les traces éparses dans sa page. L’enfant acquiert bientôt suffisamment de contrôle
liv Les contenus de cette section sont tirés essentiellement de l’ouvrage d’Isabelle Mercier-Dufour,
L’évolution graphique des enfants de 2 à 14 ans, Commission des écoles catholiques de Québec et
Association québécoise des éducateurs spécialisés en arts plastiques, 1984.
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