Page 163 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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...Audrey valorise et soutient par l’étayage le jeu des poupons
de son groupe en les incitant à tester leurs idées, en jouant
le rôle qu’ils lui proposent ou en les imitant pour entrer dans
leur jeu lorsqu’elle sent que son intervention pourrait permettre
de le prolonger et de le complexifier. Ses encouragements
et ses félicitations à l’endroit des enfants de son groupe
sont authentiques. Ils décrivent avec précision les attitudes
et les actions qu’elle valorise, par exemple la curiosité ou la
persévérance, afin que les enfants comprennent ses raisons
d’exprimer sa satisfaction. Cette RSG sait bien que les « Bravo ! »
jeunes enfants....
distribués sans discernement ne sont pas crédibles, même pour de
...Christine travaille au développement de la confiance et de
l’estime de soi des enfants de 4 ans de son groupe à travers
la documentation de leurs apprentissages. Ainsi, en revenant
sur leurs expériences à partir de leurs réalisations, de photos
prises alors qu’ils étaient en action et de leurs paroles qu’elle
note, elle les aide à reconnaître leurs progrès et à prendre
conscience des moyens choisis pour arriver à leurs fins. Avec
cette éducatrice, les enfants prennent conscience de leurs
habiletés qui se développent. Ce dialogue permet de les initier au
l’apprentissage....
processus nommé « métacognition», c’est-à-dire à la réflexion sur
« L’estime de soi est l’évaluation que la personne fait d’elle-même, l’évaluation de sa
valeur en tant qu’être humain 316 . » Elle constitue « un facteur de protection essentiel
contre les problèmes d’adaptation et d’apprentissage chez les enfants 317 ». Elle se
construit sur la confiance en soi de l’enfant et peut émerger lorsque celui-ci est en
mesure de s’autoévaluer. Cette autoévaluation, toutefois, est largement tributaire du
regard que portent sur lui les adultes significatifs. En conséquence, la connaissance
du développement des jeunes enfants fait partie des outils incontournables pour avoir
à son endroit des attentes réalistes, lui faire vivre des expériences adaptées à ses
capacités et soutenir son estime de soi.
L’estime de soi évolue tout au long de la vie et peut varier selon les domaines de
développement. Un enfant peut, par exemple, avoir une haute estime de lui-même
en matière de relations sociales tout en se jugeant moins adéquat dans ses habiletés
motrices. Avoir une bonne estime de soi consisterait surtout à avoir une idée juste de
ses forces et de ses difficultés.
L’autonomie est étroitement liée à la confiance et à l’estime de soi. Elle « réfère à
l’ensemble des compétences que l’enfant développe pour lui permettre de faire
des choix et de prendre des décisions, ce qui contribue à faire d’elle ou de lui une
personne bien dans sa peau, confiante et responsable 318 ». « L’adulte qui laisse assez
d’autonomie à l’enfant en lui permettant d’explorer, de découvrir et d’apprendre seul
contribue à développer une bonne estime de soi puisque l’enfant sait alors, pour l’avoir
expérimenté, qu’il est capable d’atteindre les buts qu’il se fixe : se retourner sur le
ventre, manger seul ou empiler des blocs et, plus tard, réussir un examen difficile 319 ! »
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