Page 164 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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...Karim exprime de plusieurs manières son plaisir de passer du
                               temps avec les trottineurs de son groupe. Ses encouragements,
                               tels que « Victoria, tu as presque réussi à monter sur ce banc !
                               Essaie encore une fois ! », ses contacts physiques chaleureux, ses
                               sur l’importance qu’il accorde à leur bien-être....
                               clins d’œil complices et ses sourires ne leur laissent pas de doute



                        « Il appartient à l’adulte de ne pas enfermer l’enfant dans une image négative de lui
                        même 320 . » Le renforcement positif, qui consiste à souligner par les paroles, le regard
                        ou les gestes les réussites et les efforts, mérite d’être privilégié au SGEE plutôt que
                        les punitions et les conséquences. Il est d’ailleurs important d’« éviter de souligner
                        négativement les comportements ou les attitudes qui sont liées au développement
                        Par exemple :
                            entre 0 et 9 mois environ : pleurer, crier, demander de l’attention, etc.  ;
                            entre 9 et 18 mois environ: fouiller, mal prononcer des mots, toucher à tout, etc.  ;
                            entre 18 et 36 mois environ : dire « non », vouloir tout décider, crier, etc.  ;
                            entre 3 et 6 ans environ : fabuler, inventer, jouer avec un fusil, etc. 321  ».

                        5.4.3  L’identité

                        L’identité est la manière dont l’enfant se perçoit et pourrait se décrire en réponse à
                        la question « Qui es-tu ? ». Cette identité est à la fois individuelle (ce qui fait de moi
                        une personne unique) et sociale (les caractéristiques que je partage avec différents
                        groupes).
                        « Par nature, l’être humain est grégaire. Il a besoin d’appartenir à un groupe, de se
                        relier à autrui, de sentir qu’il est rattaché à un réseau relationnel 322 . » « Tout au long de
                        sa vie, [il] est partagé, parfois tiraillé, entre deux formes de reconnaissance nécessaire
                        au développement et au maintien de l’estime de soi : la reconnaissance de son identité
                        (sa singularité) et la reconnaissance de sa conformité 323 . »
                        En plus de ses composantes affectives et sociales, on attribue à l’identité une
                        composante physique et motrice qui renvoie au schéma corporel et à l’image que
                        l’enfant construit de son propre corps. On lui attribue également une composante
                        cognitive qui fait référence aux connaissances et aux expériences qui servent à
                        construire le concept de soi 324 .

                        « […] De nombreux chercheurs et philosophes en sont arrivés à la même conclusion :
                        l’identité n’est pas statique, ni figée, mais dynamique, multi-facette. Elle est un
                        processus actif. Elle n’est jamais définitive et correspond à une fusion personnelle
                        entre le passé et l’avenir, les faits réels et la fiction, reformulés de manière créative
                        dans une histoire toujours changeante 325 . » Cette perspective fait écho à la capacité
                        de transformation que confère à l’être humain le courant de la psychologie humaniste,
                        un des fondements de ce programme.
















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