Page 23 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
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amis des personnes avec lesquelles il ou elle pourra développer des relations stables,
sécurisantes et de qualité. De même, le SGEE qui établit un partenariat solide avec les
parents d’un enfant vivant avec des incapacités et les accompagne dans l’obtention
des services (publics, privés ou communautaires) correspondant à ses besoins peut
contribuer à mettre en place des facteurs de protection.
Presque tout enfant est un jour exposé à un ou à plusieurs facteurs de risque au cours
de son développement. L’important, c’est qu’il puisse aussi s’appuyer sur un membre
de sa famille, une éducatrice, un éducateur, une RSG ou toute autre personne avec
qui il est en relation pour conserver ou retrouver son équilibre lorsqu’il rencontre une
difficulté ou une situation qui menace son développement .
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11.3 L’ATTACHEMENT ET LES RELATIONS AFFECTIVES
SIGNIFICATIVES
L’attachement est un lien affectif durable qui résulte d’interactions régulières et
ix
fréquentes entre l’enfant et les adultes qui prennent soin de lui le plus souvent, sa
mère, son père ou un parent substitut. La sensibilité des réponses de l’adulte aux
besoins de l’enfant teinte ce lien d’attachement, tout comme les relations affectives
significatives que l’enfant tisse avec d’autres adultes de son entourage.
1.3.1 L’attachement
« La théorie de l’attachement s’est développée essentiellement autour de la relation entre
la mère et son enfant. Le père était alors considéré comme une figure d’attachement
complémentaire, souvent un compagnon de jeu en qui l’enfant pouvait avoir confiance.
Des recherches démontrent maintenant que le degré d’implication du père dans les
soins et l’éducation de l’enfant peut faire de lui une figure d’attachement tout aussi
importante que la mère 22, 23 . » Il arrive aussi que les grands-parents ou d’autres membres
de la famille jouent un rôle de premier plan dans l’éducation des jeunes enfants. Pour
tenir compte de ces réalités familiales diversifiées, l’expression « figure d’attachement »
est parfois écrite au pluriel dans ce document.
Selon la théorie de l’attachement, le poupon dispose, dès sa naissance, d’un répertoire
de comportements, tels que les pleurs, les cris et les mouvements de succion, qui
lui permettent de chercher la proximité d’un adulte protecteur essentiel à sa survie .
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L’enfant qui a peur, qui a mal ou qui a faim sonne l’alarme par ses comportements.
En réponse à ses comportements, il ou elle obtient des soins et des attentions de la
part de l’adulte. Entre l’âge de 6 et 9 mois environ , l’enfant montre une préférence
x
envers les personnes qui prennent soin de lui le plus fréquemment . Ces personnes
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deviennent ses figures d’attachement et constituent sa base de sécurité.
Le degré de sensibilité des figures d’attachement aux comportements du jeune
enfant influence grandement la qualité de ces relations particulières. Cette sensibilité
se manifeste par le délai de réponse aux besoins exprimés par le poupon, par la
capacité d’interpréter correctement ses signaux et de doser le degré de stimulation
offerte, de même que par la constance et la chaleur des réactions. Ces relations sont
également teintées par les caractéristiques individuelles de l’enfant, son tempérament
notamment, et les situations particulières vécues dans sa famille.
ix La théorie de l’attachement, associée principalement, mais pas exclusivement, aux travaux de John
Bowlby (1907-1990) et de Mary Ainsworth (1913-1999), est considérée comme l’une des plus importantes
acquisitions de la psychologie du XX siècle.
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x L’âge est donné à titre indicatif seulement, chaque enfant se développant à son propre rythme.
16 Chapitre 1