Page 90 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
P. 90

Domaine langagier

                        Le jeu offre de multiples occasions de se développer sur le plan du langage. Il suscite
                        les interactions et la communication. Il permet à l’enfant d’exprimer son idée ainsi que
                        de nommer ses goûts et ses préférences. En jouant, l’enfant s’approprie le vocabulaire
                        qu’il ne connaît pas, mais qui est employé par ses pairs (par exemple, « Chez nous, c’est
                        un banc, chez Rosalie, on appelle ça un « tabouret »). En nommant ce que l’enfant fait
                        en jouant, le personnel éducateur ou la RSG lui permet d’enrichir son langage à partir
                        de situations concrètes, au sein desquelles il est actif, ce qui facilite sa mémorisation.
                        Les jeux avec les mots, comptines, chansons, mots qui chantent, etc. permettent de
                        sensibiliser les enfants aux sons qui composent les mots et les phrases.

                        Domaine cognitif
                        Le jeu stimule de façon appropriée le développement cognitif du jeune enfant. Pendant
                        le jeu, la pensée est centrée sur le processus plutôt que sur le but de l’activité  ; c’est
                        l’une des raisons pour lesquelles le jeu place l’enfant dans un état d’esprit idéal pour
                        apprendre et créer. L’enfant décide, par exemple, de regrouper les petites autos par
                        couleurs et c’est l’action de les regrouper qui revêt de l’importance pour elle ou lui,
                        et non le fait d’obtenir les ensembles en question. Le but étant considéré comme
                        secondaire, la peur de l’échec est absente du jeu et les joueurs se sentent libres
                        d’expérimenter de nouvelles façons de faire .
                                                               95
                        Si le jeu amorcé par l’enfant est libre de règles imposées de l’extérieur, il repose sur
                        des règles que se donnent le ou les joueurs  eux-mêmes : pousser un ballon avec le
                                                               96
                        pied pour qu’il effectue la plus longue trajectoire possible  ; construire, à partir d’une
                        image mentale, un bâtiment avec des blocs  ; rester dans son personnage pendant le
                        jeu symbolique, etc. De leur côté, les instructions qui structurent les jeux de règles,
                        tels que le loto ou le jeu de serpents et d’échelles, peuvent toujours être transformées
                        selon la volonté des joueurs. Le respect de ces règles exige que des efforts conscients
                        soient déployés pour les garder en tête et les respecter, pour que la mémoire de travail
                        soit activée.

                        En incitant l’enfant à freiner certains élans, à faire preuve de souplesse et à respecter
                        une structure dans une situation qui lui procure un maximum de plaisir, le jeu contribue
                        à l’acquisition d’autres capacités liées aux fonctions exécutives. Il offre un terrain
                        fertile au raisonnement de haut niveau, à la résolution de problèmes, aux initiatives
                        qui mobilisent la créativité  et il fait appel à son imaginaire. Au SGEE, l’espace et le
                                               97
                        matériel prévus pour jouer ainsi que l’accompagnement des enfants font du jeu une
                        activité stimulante, exigeante, captivante et créative, propice au développement du
                        plein potentiel de chaque enfant.























                                                                           Les principes de base  83
   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95