Page 94 - Acccueillir la petite enfance - programme éducatif - Québec
P. 94
Le jeu parallèle (environ 2 ans et +)
L’enfant accepte l’autre et joue à côté de lui. Il utilise les mêmes types de jouets, mais
ne les partage pas. Il apprivoise la présence de ses camarades tout en étant très actif
dans son jeu.
Le jeu associatif (environ 3 ans)
L’enfant joue avec un camarade en interagissant et en partageant ses jouets, mais ils
n’ont pas de but commun. Ils peuvent donc échanger des idées ou des jouets, mais
ils ont chacun leur propre but.
Le jeu coopératif (environ 4 et 5 ans)
Les enfants partagent un but commun et jouent en groupe. Ils s’assignent des rôles et
le jeu se déroule sous forme de scénario.
Les poursuites et les jeux de bataille
« Au cours des dernières décennies, les enfants ont eu de moins en moins
d’opportunités de se livrer à des jeux libres, à cause de la multiplication des
activités structurées (par ex. : les activités sportives ou les cours de musique ou
de danse) et d’une intolérance croissante envers tout ce qui pourrait être interprété
comme de l’agressivité. Comme elles entraînent un risque de blessure accidentelle
ou sont perçues comme des opportunités de contact violent, les activités ludiques
turbulentes – qui impliquent par exemple de se pourchasser, de se bagarrer ou de
se chamailler – constituent la forme de jeu la plus sévèrement réprimée 112 . »
Des consensus se dessinent pourtant chez les chercheurs en ce qui concerne le
jeu de bagarre. Il revêt toutes les caractéristiques du jeu plutôt que de l’agression
113
et les enfants en bénéficient sur plusieurs plans :
« Avec le jeu de bagarre, les enfants développent leurs habiletés physiques et
motrices : leur connaissance des mouvements de leur corps et leur contrôle ;
ils élaborent leur langage à travers la communication verbale et non verbale,
incluant leurs habiletés à percevoir, inférer et décoder ;
ils acquièrent des habiletés sociales avec le tour de rôle, la négociation, ainsi
que l’établissement et le maintien des relations amicales ;
114
ils apprennent à prendre des risques calculés . »
Plutôt que d’interdire les jeux de poursuite et de bataille, il est suggéré de s’assurer
qu’ils procurent du plaisir aux enfants et qu’ils se déroulent dans le respect mutuel.
Il est également recommandé de les encadrer de façon telle que les
blessures physiques et psychologiques potentielles soient réduites
le plus possible. À cet effet, les éducatrices, les éducateurs et les
RSG peuvent agir comme modèles, organiser l’espace intérieur et
extérieur, implanter [avec les enfants] des règles à leur égard et les ! ! !
115
superviser de façon à pouvoir intervenir lorsque nécessaire . ! ! !
Les principes de base 87